Epiphane Otos serait-il condamné, par sa laideur, à vivre exclu de la société des hommes et interdit d'amour ? Tour à tour martyr et tortionnaire de ses contemporains, il sera ambassadeur de la monstruosité internationale, juré d'un concours de beauté au Japon , mais aussi et surtout, amoureux. Car que peut une âme sensible enfermée dans un corps disgracié, sinon vénérer l'absolu sous les traits d'une femme ?Et voila, en terminant ce livre, j'ai lu tous les Nothomb publiés à ce jour (le prochain arrive dans quatre jours...).
Celui-ci n'est pas mon préféré, il manque un peu d'originalité et de cynisme. Le thème est plutôt simpliste à première vue, à savoir la dualité beauté/laideur mais cela va un peu plus loin. L'auteure nous fait en effet réfléchir sur la normalité et le conformisme mais aussi sur la subjectivité de la beauté.
Pour cela, elle nous présente Epiphane. Il est laid depuis sa naissance et ne s'est pas arrangé avec le temps. Mais il n'a pas honte de son apparence. Il aime voir les réactions des passants quand ils l'aperçoivent et lui contemple la beauté des autres. Il s'est interdit d’espérer de susciter l'amour d'une femme pourtant lorsqu'il rencontre Ethel il ne peut s’empêcher de rêver.
Il est attachant et touchant. Ses réflexions sont intéressantes et nous font réfléchir sur notre société. Ethel m'a beaucoup plu au début. Elle ose dire ce qu'elle pense même si son opinion est souvent différente des autres. Elle ne repousse pas Epiphane et devient son ami. Elle ne surestime pas l'apparence de celui-ci ni ne le plaint. Je l'ai moins aimé lorsque après s'être épris d'un autre homme elle change d'attitude.
A travers cette histoire, Amélie critique notre société et notre hypocrisie. Même si Epiphane étant laid voudrait que l'on voit à travers lui sa beauté intérieure, lui-même s'éprend d'une femme qu'il qualifie comme la plus belle.Au contraire, Ethel est touché par les mots d'Epiphane mais ne peut tomber amoureuse de lui à cause de sa laideur. Pourtant, l'auteure nous prouve que les histoires d'amour impossible n'existe pas...
Elle dépeint également le milieu du mannequinat où les femmes sont toutes semblables et ont un regard vide. Notre idéal de beauté est en effet conditionné par la société, la beauté n'est-elle pas par définition subjective?
Quelques longueurs m'ont plutôt ennuyées, en particulier le monologue épistolaire d'Epiphane. La fin est surprenante et tragique mais ne m'a pas totalement convaincu.
Le style de l'auteure est toujours le même: quelques mots compliqués par ci, par là, des prénoms peu communs, une touche de cynisme et d'humour noir.
C'est un roman court, qui nous propose des réflexions intéressantes sur la société avec des personnages attachants mais avec quelques longueurs.
Il me reste quand même quelques textes inédits à lire d'Amélie que l'on peut trouver sur ce site http://antechrista.info/ si ça intéresse certains :)
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