vendredi, octobre 26, 2012

Le Livre des choses perdues John Connolly

4ème de couverture:
L'Europe est sur le point de basculer dans la guerre. Le jeune David est trop petit pour comprendre la politique, mais il n'en ressent pas moins l'inquiétude qui, chaque jour, mine un peu plus les traits de son père. Le garçon se retrouve livré à lui-même, seul avec Rose, celle qui a remplacé sa mère défunte. Mais un jour, la voix de cette dernière l'appelle, elle est là, toute proche, quelque part au fond du jardin, dans ce tronc creux qui, hier encore, n'était pas là... Et voilà David aspiré dans un autre monde, peuplé de créatures tout droit sorties des contes qu'il lit à longueur de journée. Un lieu magique et violent où; au détour de chaque chemin, le guette un danger qu'il doit affronter s'il veut un jour rentrer chez lui.
J'ai gagné ce livre chez Arcaalea ( que je remercie encore mille fois). A peine ai-je reçu Le livre des choses perdues que je n'ai pu résister à l'envie de le commencer . Les critiques de la blogosphère était tellement enthousiastes que j'attendais énormément de cette lecture.

Après un long combat contre la maladie, la mère de David  pousse son dernier soupire. Quelques mois après, son père se rapproche de la directrice de l'hôpital, Rose, qui les a soutenu pendant ces moments douloureux. David ne voit pas d'un très bonne œil cette relation et lorsque Rose met au monde son demi-frère, David se sent délaissé. C'est alors qu'il entend la voix de sa mère dans le jardin. En la suivant, il se retrouve propulsé dans un monde très étrange.

Le début de ce roman nous surprend un peu. En effet, au vu de son genre et de son résumé, on ne s'attend pas à suivre l'existence d'un petit garçon comme les autres touché par le malheur. Le contexte de seconde guerre mondiale renforce la tristesse de ces premiers chapitres.
On apprend à connaitre David au travers des différents sentiments qu'il éprouve: la tristesse lié au deuil, la jalousie dû à l'arrivée d'un nouvel enfant dans la famille et la peur de l'abandon qui en découle. Ces émotions sont très compréhensible et très vite on se prend d'affection pour David. Son amour pour les livres et plus particulièrement pour les contes le rend encore plus attachant à nos yeux de lecteurs.

Soudain, la monotonie, la banalité de cette vie est troublé par des éléments étranges: David entend ses livres murmurer, il fait des rêves insolites et aperçoit à plusieurs reprises la silhouette d'un homme biscornu. Le fantastique fait alors une brève apparition dans la réalité pour ensuite prendre sa place dans l'histoire lorsque David pénètre dans un monde inconnu, dont la porte est une brèche dans son jardin.

Nous découvrons cet univers en même temps que David et comme lui nous sommes à la fois émerveillé et horrifié. Là, les contes pour enfants prennent vie mais dans une version bien plus macabres. Notre héros va rencontrer les personnages qui ont l'habitude de peupler les livres qu'il prend plaisir à parcourir. Cependant, il va être surpris de découvrir que "l'histoire" n'est pas exactement la même que dans ses livres.
Il va être confronté à de nombreuses créatures cruelles comme les Sires-loup, des individus mi-homme mi-loup, une chasseuse sans pitié, une vieille sorcière, des trolls et des nains et bien d'autres encore.

Une fois que je suis rentrée dans ce monde, j'ai bien eu du mal à en ressortir. John Connolly est un conteur hors pair. Il prend plaisir à détourner les histoires de notre enfance, à nous surprendre avec sa propre version. David évolue dans un univers qui fonctionne comme un conte mais en même temps les différents personnages qu'il rencontre lui raconte des histoires ce qui permet à l'auteur d'évoquer encore plus de contes de notre enfance. J'ai particulièrement aimé sa version de Blanche-neige et les sept nains. Il nous captive du début à la fin comme si nous étions des enfants à qui ont raconte une histoire avant de s'endormir.
L'atmosphère du roman est mystérieuse, malsaine mais l'humour et l'ironie sont également bien présents.

Vous l'aurez compris ce livre est un véritable coup de cœur pour moi. Tous les ingrédients sont réunis pour nous faire passer un moment exceptionnel dans un monde extraordinaire. L'action et la magie sont omniprésent: on ne s'ennuie jamais, aucun détail n'est superflue. La réécriture des contes est originale, pleine d'imagination et de surprises !

mardi, octobre 16, 2012

J'ai dû chevaucher la tempête de Yann Layma

4ème de couverture:
"Cette fois-ci, c'est sûr, je vais mourir. Allongé dans ma baignoire, les pieds attachés avec ma ceinture, agrippé à mon sèche-cheveux. J'en ai pourtant connu des dépressions. Des flambées d'exaltation, aussi. Depuis l'adolescence, m'envoler vers des sommets d'euphorie pour mieux m'écraser au fond de gouffres de léthargie, ça a été le tempo de ma vie de maniaco-dépressif, ou de malade "bipolaire", comme on nous désigne désormais..."

Ainsi commence le récit hallucinant de Yann Layma, l'histoire d'une vie pas comme les autres, marquée par la folie bipolaire. De rocambolesques aventures en auto-stop jusqu'aux grands reportages dans 75 pays, d'un travail inédit dans l'intimité de Mitterrand à la vie chez les Dong de Chine, de la découverte de Confucius à la survie sur une île déserte ou l'expérience sordide du cachot, la vie de Yann Layma a un arrière-goût de Voyage au bout de l'enfer. Même si, pour paraphraser Hergé, "pour trouver la voie, il faut vous couper la tête", Yann Layma n'en a pas pour autant perdu la raison, comme en atteste ce témoignage inédit, entre récit d'aventures et combat contre la maladie maniaco-dépressive. Un destin hors du commun qui n'est pas sans rappeler les exploits des grands héros occidentaux de la littérature ou du cinéma qui se sont eux aussi perdus en Asie.
 Étant étudiante en psychologie, ce livre attisait ma curiosité. Avoir le point de vue du malade me semblait vraiment intéressant.

Pour ceux qui l'ignore, la bipolarité est une maladie mentale caractérisée par des troubles de l'humeur. Ceux qui en souffrent connaissent des états d'exaltation intense, d’euphorie suivit d'une descente dans la mélancolie, une dépression sévère.

Dans cet ouvrage Yann Layma se livre véritablement à nous. Pour nous plonger dans l'existence chaotique d'un bipolaire, il n'hésite pas à nous confier des détails de sa vie privée. En effet, rien ne nous est dissimulé.
Au fil des pages, il nous décrit les différentes phases maniaques (d'euphorie) et de dépression qu'il a connu, chacune plus ou moins violentes. Le récit ne suit pas toujours l'ordre chronologique. L'auteur revient en effet sur son passé, se remémore ses souvenirs d'enfance où des signes de la maladie existaient déjà. Ce retour sur ses jeunes années nous permet de mieux comprendre le présent et sa maladie.
On se rend compte alors que ses crises sont souvent associées à des événements majeur de sa vie.
Yann Layma a eu un destin hors du commun, sans doute un peu grâce à sa maladie. En effet, nombre d'artistes célèbres soufrés de bipolarité. Celle-ci serait source de créativité et de confiance en soi. Ce livre est alors similaire à un roman tant la vie de l'auteur est passionnante. Photographe de métier, il a voyagé de par le monde avec une affection particulière pour la Chine. Il a eu la chance de photographier ce que nul autre n'avait fait avant lui, sa bipolarité le poussant toujours plus à se dépasser.
Certains de ses clichés illustrent parfaitement l'ouvrage. Ils expriment son état émotionnelle au moment du récit et nous présentent aussi les régions du monde qu'il a eu la chance de parcourir.
Complétement captivé, on suit les aventures de l'auteur dans ses voyages. Les péripéties sont nombreuses et donc on ne s'ennuie pas.
Pour ne rien gâcher, ce livre est très bien écrit et composé. Il se lit très facilement et s'adresse à tous.
Les photographie constituent un plus très appréciable.

Ce livre m'a appris énormément de choses sur cette maladie. Par exemple, pour moi, elle était d'origine psychologique alors que l'auteur nous apprend qu'elle est chimique. C'est un livre vraiment enrichissant, intéressant qui permet de découvrir et de mieux comprendre une maladie méconnue et ignorée, malgré la vulgarisation récente du mot bipolaire, et de comprendre ses conséquences dans la vie quotidienne.
Cet ouvrage aidera surement également les personnes souffrant de ce trouble, leur donnera du courage. Ils se reconnaitront à travers le combat de l'auteur. Ils se sentiront compris et heureux d'apprendre que l'on peut s'en sortir quand on souffre de bipolarité. Voila un livre que j'ai beaucoup aimé et que je ne peux que conseiller à tous. Je regrette que les maladies mentales soient aussi méconnues, la connaissance permettrait de détecter les troubles et de prendre en charge plus vite les patients...

dimanche, octobre 14, 2012

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil de Haruki Murakami

4ème de couverture:
Hajime a connu pour la première fois l'amour en compagnie de la douce Shimamoto-San. Séparés par la vie, il n'a pourtant jamais oublié. Aujourd'hui, à l'aube de la quarantaine, Hajime est devenu un homme ordinaire et s'est construit une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît. Ce fragile équilibre résistera-t-il à ses retrouvailles avec Shimamoto-San?
J'avais besoin d'une lecture courte et ayant ce Murakami sous la main, je n'ai pas pu résister. A part les nouvelles, c'est le premier livre que je lis de lui qui est aussi court.

A trente-sept ans, après des années de vide et de solitude, Hajime est marié et père de famille. Il est directeur de deux bars de Jazz très populaire à Tokyo. En bref, il a tout pour être heureux. Cette certitude est ébranlée quand il retrouve Shimamoto-San, son amie d'enfance, qui réveille en lui des sentiments enfouis depuis bien longtemps.

Comme toujours, je suis sous le charme du style poétique et épuré de Murakami. C'est un véritable plaisir que de le lire. Dès les première lignes, la magie opère: on plonge dans son récit.
Il nous conte dans cet ouvrage, la vie de Hajime, un japonais comme les autres. La narration est à la première personne: Hajime raconte lui-même son histoire. On se sent alors très proche de lui. On connait ses sentiments les plus intimes, les passages de sa vie qu'il aimerait oublier et ceux qu'il n'oubliera jamais.

L'ambiance dans ce roman est nostalgique. Dans son enfance, Hajime avait une amie très chère mais la vie a fait qu'ils se sont perdus de vue et notre héros s'est alors rendu compte à quel point cette amie était précieuse. Plus tard, alors que chacun a mené sa vie de son côté, il se retrouve.
Malgré la poésie et la nostalgie qui règne dans ce livre, il manque quelque chose... Il y a très peu d'action et Murakami reste très terre à terre. Il ne nous offre que très peu de réflexion dans ce livre et il manque le caractère onirique que j'aime retrouver quand je lis un roman de cet auteur.

Je suis donc un peu déçue. Je crois que je préfère quand Murakami nous concocte une histoire complétement absurde et malgré toute logique on adhère à cette histoire. J'ai quand même aimé ce livre, pour le style et l'intrigue est plutôt sympathique mais voila il manque ce que j'aime particulièrement chez l'auteur. Je préfère ses romans plus épais où il a le temps de nous emmener dans son univers singulier, de développer ses idées.
Le dénouement qui nous laisse sur notre faim m'a tout de même plu car il reste cohérent avec l'histoire, la personnalité des personnages et l'aura de mystère qui les entoure ainsi qu'avec la réalité.

En bref, un livre qui se lit bien, rapidement mais dont la magie de l'auteur est absente.

dimanche, octobre 07, 2012

Le dernier apprenti sorcier, tome 2 : Magie noire à Soho de Ben Aaronovitch

4ème de couverture:
Après avoir réconcilié les divinités qui se partagent la Tamise, et mis hors d'état de nuire un tueur en série sorti d'un conte pour enfants vieux de plusieurs siècles, l'agent Peter Grant et l'inspecteur Nightingale pensaient pouvoir souffler un peu. Mais le repos n'est pas une option pour les deux derniers sorciers de Londres : ce sont cette fois les jazzmen de la capitale anglaise qui meurent un peu trop souvent et dans des conditions un peu trop suspectes. Au son du swing, du bop et de l'électro, Peter nous emmène dans les clubs enfumés de Soho, où magie et musique forment les deux faces d'un même penny...
Malgré la déception qu'a constitué pour moi le premier tome de la série Le dernier Apprenti sorcier, j'ai persévéré en lisant le second tome. La couverture sombre et mystérieuse me plaisait énormément. De plus, le résumé est plutôt alléchant...

Londres voit ses jazzmen disparaitre un à un, ce qui ne peut-être une coïncidence. L'agent Peter Grant voit à l’œuvre la magie dans ces meurtres suspects, ce qui tombe plutôt bien puisque c'est sa spécialité !

En entamant Magie noire à Soho j'ai été ravie de retrouver une idée que l'auteur avait ébauché à la fin du premier tome et qui m'avait particulièrement séduite. Ce deuxième opus est en effet la suite directe du premier: l'action reprend là où on l'avait laissé.
On retrouve donc le style soigné et fluide de Ben Aaronovitch ainsi que ses personnages. Ceux-ci n'ont pas changé et ce deuxième roman ne m'a permis de les connaitre davantage donc de m'y attacher. Ils restent toujours de simples esquisses sans personnalité. On découvre un peu plus la famille du narrateur mais d'un point de vue descriptif et non psychologique. Nightingale et Lesley ne font que de brèves apparitions et les nouveaux personnages n'ont qu'un rôle secondaire. Quant à Peter, il ne change pas et manque cruellement de profondeur. L'auteur se concentre plus sur son intrigue que sur la psychologie de ses personnages.

Cependant on ne peut lui en vouloir vu l'imagination dont on il fait preuve. L'histoire est originale, surprenante et donc attirante. Cela suffit à nous captiver même si la narration est comme dans Les rivières de Londres entrecoupée de descriptions de la capitale ennuyantes et sans grand intérêt. J'ai particulièrement apprécié l'ambiance du roman avec son univers jazzy.
L'intrigue est un peu complexe alors parfois on s'y perd. On mélange le nom des personnages et on a du mal à suivre le raisonnement du narrateur: Plus éclaircissement ne serait pas de refus. Comme pour le premier tome, je trouve que la résolution d'une affaire est un peu bâclée. Certains éléments du dénouement, eux sont prévisibles de nombreuses pages avant leur apparition, ce qui gâche un peu l'effet de surprise.

En bref, l'auteur a de bonnes idées, du potentiel mais assez mal exploités. Les personnages méritent notamment plus de développement. L'intrigue est captivante et originale mais alourdit par des descriptions et bâclée à la fin. Ce deuxième tome est quand même globalement meilleur que le premier.

lundi, octobre 01, 2012

Le dernier apprenti sorcier, tome 1 : Les rivières de Londres de Ben Aaronovitch

4ème de couverture:
L'agent Peter Grant ne croyait pas aux fantômes, jusqu'au jour où un étrange personnage lui affirme avoir assisté au meurtre sur lequel il enquête. Un témoin providentiel. .. s'il n'était mort depuis plus d'un siècle ! Et Peter n'est pas au bout de ses surprises : recruté par l'énigmatique inspecteur Nightingale, il intègre l'unité de la police londonienne chargée des affaires surnaturelles. Au programme, traquer vampires, sorcières et autres créatures de la nuit ; faire respecter les divers accords passés entre les forces occultes de Londres ; réconcilier les divinités qui se partagent la Tamise, sans devenir esclave de leurs charmes ; et bien sûr apprendre le latin, le grec ancien et une montagne d'incantations bizarres et pour le moins rébarbatives. Peter doit en passer par là, s'il veut un jour devenir à son tour le dernier sorcier de Londres...
 Je ne lis pratiquement plus d'Urban Fantasy, j'en ai tellement lu que je suis lassée par ce genre. Toutes les histoires me semblent similaires et sans originalité. Le côté anglais de ce livre m'a donné envie de le lire mais finalement mon avis sur l'Urban Fantasy n'a pas changé...

Alors que Peter Grant, jeune officier de police, enquête sur un meurtre, il rencontre un témoin de celui-ci mais un témoin hors du commun: il est mort. La vie de Peter va alors changer, il va découvrir un monde dont il ignorait jusqu'à maintenant l'existence.

La plume de l'auteur m'a tout d'abord séduite, simple et soignée, elle est agréable et facile à lire. On sent que l'auteur possède son sujet. Il doit connaitre Londres comme sa poche vu les descriptions précises qu'il en fait, enrichies par des recherches historiques sur la ville. Malheureusement ses descriptions sur la capitale londonienne et son histoire m'ont profondément ennuyé et exaspéré. On a l'impression de lire un guide touristique et cela nous coupe dans notre lecture. Un peu de descriptions c'est bien mais décrire chaque rue de Londres est assommant pour le lecteur. Particulièrement quand comme moi on hait l'histoire.

J'ai eu énormément de mal à accrocher à l'intrigue. Peter accepte trop facilement à mon goût l'existence de la magie et des êtres surnaturelles. Il n'a pas l'air surpris plus que ça de devenir apprenti sorcier et très vite apprend quelques sorts. Il comprend rapidement les notions que lui apprend son maître mais nous lecteur restons dubitatifs. On nous parle de vestigia tous le long du roman et finalement on ne sait pas exactement à quoi cela correspond. L'histoire ne m'a pas franchement captivé, m'a paru sans importance et l'action pas assez palpitante. Je me suis parfois vraiment ennuyée. L'intrigue va un peu dans tous les sens, on est alors souvent perdue et on ne comprend pas tout.

Je n'ai pas non plus accroché aux personnages, il manque tous de profondeur. Ils sont indissociable, aucune caractéristique ne les distinguant. L'apparence physique de Nightingale laissait présager un personnage haut en couleur mais finalement il n'en est rien et on ne sait que peu de chose sur lui.
Les réflexions personnelles du narrateur m'ont parfois fait sourire. J'aurai aimé que l'humour soit bien plus présent, l'action se passe à Londres quand même !

Pour conclure, je suis vraiment déçue par ce livre. L'intrigue m'a profondément ennuyée et les personnages sans personnalité m'ont déplu. Les descriptions de Londres sont lassantes et l'humour cruellement absent. Seul le style de l'auteur relève le niveau...

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