samedi, février 23, 2013

Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg

4ème de couverture:
Au sud de l’Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d’une voie ferrée… Ninny, fringante octogénaire, se souvient et raconte à Evelyn, une femme au foyer à l’existence monotone, les incroyables histoires incroyables de la petite ville de Whistle Stop. Grâce à l’adorable vieille dame, Evelyn qui vit très mal l’approche de la cinquantaine, va peu à peu s’affirmer et reprendre goût à la vie. Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d’humour.
Après La couleur des sentiments, je ne change pas beaucoup de contexte avec Beignets de tomates vertes.
En effet, la majeur partie de l'histoire se déroule en Alabama, état voisin du Mississippi et la ségrégation raciale est au cœur de ce roman.
A chaque chapitre, on change de point de vue mais aussi d'époque. Dans les années 80, Ninny Threadgoode qui réside pour quelques temps à la maison de retraite de Rose Terrace, raconte à Evelyn Couch, quand elle vient rendre visite à sa belle-mère, ses anecdotes sur la ville de Whistle Stop.
En plus de ses anecdotes, nous avons un regard direct sur la vie des habitants de cette petite ville, des années 30 jusqu'aux années 80. Nous suivons plus particulièrement Ruth et Idgie qui ont tenu un café à Whistle Stop pendant de longues années. Ce café a été le lieux de prédilection de toutes la ville pour se retrouver autour d'un bon repas cuisiné par Sipsey dont ses fameux beignets de tomates vertes.
Par la porte de derrière, Idgie donnait également à manger aux vagabonds et aux gens de couleurs qui n'avaient pas le droit de rentrer dans le café. Ce café était un refuge pour tout le monde.

En plus de la ségrégation raciale, Beignets de tomates vertes abordent de nombreux thèmes importants tels que l'homosexualité et le féminisme. Malgré cela, le ton reste léger et l'humour est omniprésent.
J'ai eu du mal au début à m'habituer aux changements d'époques et j'ai souvent mélangé les nombreux personnages du roman. Il m'a fallut parfois revenir en arrière pour me souvenir qui était qui. Le début m'a alors plutôt ennuyé mais c'est au fur et à mesure que je me suis attachée aux personnages que j'ai commencé à apprécier l'histoire.
J'ai particulièrement aimé Evelyn qui évolue énormément du début à la fin. On fait sa connaissance alors qu'elle a perdu le gout de la vie et compense avec le gout des aliments. De nombreuses peurs l'ont empêché de vivre la première moitié de sa vie. Grâce à Ninny, elle se rend compte du temps qu'il lui reste à vivre et elle compte bien en profité. J'ai beaucoup ri lors du passage où elle se révolte dans sa tête grâce à son alter ego Towanda...
J'ai bien aimé également le personnage de Idgie. Garçon manqué, elle fait les quatre cent coups mais a le cœur sur la main. J'aurai aimé que sa relation avec Ruth atypique pour l'époque soit plus développé par l'auteur.

Fannie Flag nous transporte dans l'Amérique des années 30 avec brio. On a l'impression d'y être et de sentir la cuisine de l'époque. Les personnages sont hauts en couleurs et très attachants. Un roman très agréable à lire dont je regarderais bientôt l'adaptation cinématographique...

mardi, février 19, 2013

La Couleur des sentiments de Kathryn Stockett

4ème de couverture:
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
J'avais beaucoup entendu parler de ce livre qui est très vite devenu un best-seller. Il m’intriguait mais ce n'est pas spécialement un sujet qui m'intéresse. J'ai du le lire pour mes cours et finalement c'est une très bonne surprise.

Dans la ville de Jackson, dans les années 60, ce sont les Noires qui élèvent les enfants des Blanches, s'occupent de leurs maisons et préparent à manger. Parmi leurs maitresses, aucunes ne pensent que leurs employées sont insatisfaites de cette situation, pour elles c'est dans l'ordre des choses. Jusqu'au jour où Miss Skeeter est mal à l'aise à cause d'une histoire de toilette et décide de recueillir les témoignages des bonnes afin d'en faire un livre.

Dès les premières pages, j'ai été charmé par cette histoire. On entre en effet très vite dans le vif du sujet et ce, grâce à la narration choisit par l'auteur. La couleur des sentiments est construit selon les trois points de vue de femmes habitant à Jackson: Aibileen, la bonne de la famille Leefolt, Minny sa meilleure amie au service de Mrs Holbrook et Skeeter, amie d'Elizabeth Leefolt et Hilly Holbrook.
Cette alternance de point de vue donne beaucoup de dynamisme au roman. On a envie de savoir ce qui va arriver à un personnage mais une autre perspective prend la relève et il faut donc attendre quelques chapitres avant de connaitre le futur de ce protagoniste. Autant dire que malgré ses six cent pages, La couleur des sentiments se lit à une vitesse déconcertante. 
De plus, on ne s'ennuie pas une seule seconde, les rebondissements sont nombreux et malgré le sujet grave abordé, l'humour est omniprésent, particulièrement grâce au franc parler de Minny.

Minny est un des personnages que j'ai préféré. Elle est employée par les Blanches mais cela ne l'empêche pas de dire ce qu'elle pense jusqu'à se révolter quitte à perdre son emploi. Pourtant lorsque elle rentre chez elle, elle a une famille nombreuse et un mari à nourrir. Derrière son caractère fort, on se rend compte petit à petit que Minny cache une fragilité, ce qui la rend d'autant plus touchante.
Aibileen m'a également beaucoup plus, sa relation avec Mae Mobley, la fille de ses employeurs m'a notamment beaucoup touché. Délaissée par sa mère, Aibileen fournit à cette enfant l'amour dont elle a besoin tout en appréhendant le moment où elle grandira et fera alors la différence entre les Blancs et les Noirs. En attendant Aibileen lui invente des histoires pour l'éduquer contre cette discrimination.
Enfin, Miss Skeeter est le personnage le plus important de cette histoire: La Blanche qui apportera son aide et son soutien à la communauté des Noirs malgré leurs réticences. Coincée chez ses parents avec une mère qui veut à tout prix la marier, Skeeter rêve de devenir écrivain. Elle a alors l'idée d'écrire un livre sur la vie des femmes noires à Jackson. Elle commence sans d'abord se douter des révélations qui vont lui être faite et qui vont lui ouvrir les yeux.
A part ses trois personnages principaux, j'ai bien aimé également celui de Celia Foote qui va devenir l'employeur de Minny et qui à la surprise de celle-ci la traite comme son égal. Par contre, j'ai adoré détester Hilly Holbrook, une Blanche égoïste qui martyrise ses bonnes et lutte pour la séparation des Noirs et des Blancs.
La couleur des sentiments est particulièrement bien écrit. Le style change en fonction des points de vue et Kathryn Stockett sait parfaitement bien s'adapter au langage des Blanches et des Noirs.
On a alors vraiment l'impression d'entendre les personnages raconter leurs histoires respectives. Je me suis énormément attacher aux trois narratrices qui toutes trois sont très touchantes. Cela a été vraiment difficile de les quitter à la fin du livre.
Ce roman, bien sur, dénonce la condition des Noirs du Misssipi dans les années 60, l'auteur elle-même a vécu là-bas, à cette période et avait une bonne dont elle nous parle à la fin du livre, mais La couleur des sentiments nous fait également réfléchir sur d'autres sujets et nous donne quelques leçons de vie.

Comme à chaque fois, j'ai du mal à parler d'un roman qui m'a beaucoup plu. Le mieux est que vous le lisiez pour vous faire votre propre opinion et rencontrer Aibileen, Minny et Skeeter, trois perssonages qui m'ont beaucoup marqué.

lundi, février 18, 2013

Les souvenirs de David Foenkinos

4ème de couverture:
 "- C'est pour quoi ? me demanda le caissier.
- Il y a huit ans, j'hésitais devant toutes les barres chocolatées. Je ne savais laquelle choisir. Et vous m'avez conseillé des Twix, parce qu'ils sont deux.
- Ah bon ? Il y a huit an s? Je ne m'en souviens pas. Vous voulez quoi ? Un autre Twix ?
- Non. C'est juste que j'ai des problèmes en ce moment dans mon couple. Alors, je voulais avoir votre avis. Je me suis dit que vous deviez être aussi doué avec les femmes. "
J'avais adoré La délicatesse de David Foenkinos, tellement, que je l'avais lu deux fois. Je voulais lire un autre livre de l'auteur afin de voir de quoi il était capable et je dois avouer que Les souvenirs m'a plutôt déçu.
Le résumé annonçait un roman plein d'humour mais finalement il est plutôt mélancolique même s'il nous fait sourire de temps en temps.

Il s'agit en fait de l'autobiographie de l'auteur et comme le titre l'indique, dans celle-ci il nous fait part de ses souvenirs et plus particulièrement des moments passés avec ses proches. Ce livre, nous apprend beaucoup sur les relations qu'il entretenait et entretient toujours avec les membres de sa famille. Il nous relate quelques souvenirs de son enfance, par exemple lorsqu'il allait voir les représentations de Guignol avec son grand-père dont il était très proche. Ce sont surtout les événements marquant de sa vie qui ressort de ce roman: La mort de son grand-père, la fuite de sa grand-mère d'une maison de retraite, la dépression de sa mère, la rencontre avec la mère de son fils, leur divorce. Même dans les moments les plus douloureux, David Foenkinos souligne la beauté de la vie et continue à espérer. Certaines phrases et événements du livre nous font beaucoup réfléchir et relativiser notre existence.

Au fil des pages, on s'étonne du caractère romanesque de la vie de l'auteur. En effet, certains événements de son existence en annonceront d'autres mais qui surviendront des années plus tard, de simples phrases vont changer la vie du narrateur et des coïncidences nous font rire du hasard de la vie.
A travers tous ses souvenirs, on entrevoit tout le cheminement que David Foenkinos a fait pour devenir écrivain. Tout a commencé par un désir qu'il a essayé de cultiver, il a tenté de réunir toutes les conditions propices à la création pour finalement enfouir cette envie d'écrire qui resurgira bien plus tard.

La plume de l'auteur est très agréable, charmante même mais parfois un peu trop sucré. Son style est fluide et se lit très facilement et les pages se tournent très vites. En bas de pages, l'auteur fait quelques commentaires sur ses souvenirs. L'intrigue alterne avec des souvenirs de personnes qui apparaissent dans le roman comme sa famille ou des inconnus ou encore des artistes cités par l'auteur. J'ai particulièrement aimé ces petites anecdotes.

Malgré ces points positifs, je me suis beaucoup ennuyée à la lecture des souvenirs. En effet, j'ai trouvé l'histoire trop lisse, j'aurai aimé que l'auteur creuse plus en profondeur ses émotions et sentiments. Je ne me suis pas attachée aux personnages alors cela n'a pas été difficile de les quitter au dénouement. Le style m'a paru parfois un peu trop mélancolique et certains passages m'ont plutôt exaspéré (par exemple au début de sa relation avec Louise).

C'est donc un avis plutôt mitigé: J'ai aimé en savoir plus sur David Foenkinos et lire quelques anecdotes sur vie. Ce livre m'a ennuyé mais m'a tout de même fait réfléchir. J'aurai aimé que certains passages soient plus développés et connaitre les émotions des personnages afin de pouvoir m'attacher à eux.

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