mardi, novembre 26, 2013

Rome en un jour de Maria Pourchet

4ème de couverture:
«Paul était devant le poste, à mille lieues d'envisager qu'on pût lui réserver un anniversaire surprise fin juin, à lui, natif de février...» Sur le toit-terrasse d'un hôtel parisien, en attendant qu'on leur serve quelque chose à boire et que Paul apparaisse au bras de Marguerite, les invités prennent possession des lieux. Peu à peu, la soirée dérive loin du projet initial. À l'autre bout de la ville, Marguerite tente en vain de convaincre Paul de sortir sans dévoiler la surprise. C'est le début d'une guerre dont les proportions vont bientôt leur échapper à tous deux. Maria Pourchet explore le fonctionnement d'un couple contemporain, les origines de son désastre mais aussi l'étendue des solitudes, chacun tentant d'échapper à l'autre, à la vérité, à lui-même. On rit à chaque page... non sans un certain effroi.
Comme tous les ans, Priceminister a organisé Les matchs de la rentrée littéraire auxquels j'ai participé avec plaisir. J'ai choisi de chroniquer ce livre car le résumé m'intriguait beaucoup et augurait une bonne histoire.

Celle-ci se déroule sur une seule soirée. Marguerite a organisé un anniversaire surprise à son compagnon Paul mais cinq moi après la date en question. Tous les invités les attendent sur le toit d'un hôtel parisien pendant que Marguerite cherche un prétexte pour amener Paul à cette soirée... mais celui-ci n'est pas décidé à sortir ce soir-là et très vite une dispute éclate entre les deux protagonistes.

On suit en alternance le couple à son domicile et les invités qui patientent. Le lecteur est complétement observateur du déroulement des événements. Le narrateur l'incite à se focaliser sur tel ou tel personnage, fait des commentaires sur ceux-ci et amène le lecteur à la réflexion. De ce fait, on ne peut s'identifier aux personnages ou s'attacher à eux. Il y a une véritable distance entre eux et nous. On a l'impression de faire une étude sociologique. A travers, Paul et Marguerite la relation de couple nous est exposée en particulier ses dysfonctionnement et sa destruction progressive. A travers les invités du couple, nous observons les interactions d'un groupe, la façon de se comporter en société et l’hypocrisie et l'égocentrisme que cela implique. Il y a celle qui a toujours des ragots à colporter, le dépressif, celui qui tente maladroitement d'attirer l'attention sur lui, de s'intégrer, la célébrité de la soirée imbue d'elle-même, etc.... Ils profitent de l'absence du couple pour critiquer ses membres. On ne connait pas tous les liens qui unissent les protagonistes entre eux alors on se demande vraiment pourquoi certains sont présents à cette soirée. Pendant ce temps, Marguerite utilise tout les subterfuges possibles pour faire bouger un Paul amorphe.

Si vous cherchez un livre d'aventure, riche en rebondissements passez votre chemin. Rome en un jour est dénué d'action. On a vraiment l'impression d'être un sociologue qui observe le temps d'une soirée le comportement et les dialogues d'un couple et d'un groupe de convives. L'intrigue en elle-même est vraiment très basique, il n'y a pas d'originalité. Cependant elle est portée par un style acerbe et drôle. J'ai complétement été séduite par la plume de Maria Pourchet qui m'a beaucoup fait sourire. On se retrouve dans ces pages ou on reconnait certaines de nos connaissances et les situations nous sont très familières. Les chapitres courts et l'alternance des focalisations donnent du rythme au récit.

Contrairement à beaucoup de blogueurs, j'ai grandement apprécié la simplicité de cette histoire, les thèmes familiers qu'elle aborde et surtout l'excellente plume de l'auteur.

jeudi, novembre 14, 2013

Pour Introduire le narcissicme de Sigmund Freud, présenté et commenté par Jacquy Chemouni


4ème de couverture:
Qu'elle soit vénérée ou dénigrée, l'oeuvre de Freud est une référence incontournable qui s'inscrit au patrimoine culturel de l'humanité. On croit bien souvent connaître les concepts freudiens, sans avoir lu Freud. Pourtant, cette pensée exigeante s'oppose à toute compréhension succincte. Quelle est la signification initiale des textes de Freud ? Qu'a-t-il réellement " dit " ? Le retour à la lettre du texte freudien s'impose comme une évidence. Expliquer Freud par Freud, éclairer son œuvre par elle-même, tel est le principe directeur qui guide cette collection.
Étant étudiante en psychologie, je n'ai pas hésité à postuler pour ce livre lorsque je l'ai vu parmi la sélection de la dernière Masse critique de Babelio.
J'avais déjà lu des ouvrages de Freud, notamment son Introduction à la psychanalyse que j'ai trouvé très accessible. Freud a toujours chercher à partager ses conceptions avec le plus grand nombre et ce en utilisant un vocabulaire adapté. J'avais déjà quelques notions sur le narcissisme mais rien de bien détaillé, cet ouvrage a été l'occasion d'approfondir mes connaissances sur ce sujet.

Ce manuel se divise en trois parties. La première resitue Pour introduire le narcissisme dans son contexte. Lorsqu'on lit Freud, il est important de savoir la date de publication voir d'écriture du livre que l'on a entre les mains. En effet, au fil du temps Freud a modifié ses différentes conceptions et théories. Il s'autocritique, se corrige au fur et à mesure de son cheminement. On peut alors avoir l'impression d'une œuvre contradictoire.
Cette première partie de l'ouvrage permet notamment de faire le point sur ce que Freud a pu dire sur le narcissisme avant la publication en 1914 de Pour introduire le narcissisme. Elle nous présente également les points de vue des auteurs opposés à Freud, en particulier celle de ses anciens disciples. Ceci est important car dans le présent ouvrage, Freud répond à ces critiques. Sans les précisions de la première partie, on peut alors se sentir perdu.
J'ai donc trouvé cette première très utile, elle est essentiel même. Cependant, je l'ai trouvé assez complexe, difficile d'accès. Le vocabulaire utilisé n'est pas à mon avis à la portée de tout le monde et les éléments psychanalytiques ne sont pas toujours aisés à appréhender.

La deuxième partie est le texte de Freud en tant que tel, remis à jour par une nouvelle traduction. J'ai trouvé ce texte plus compliqué que les précédents que j'ai pu lire du psychanalyste. Il tente de nous présenter sa nouvelle conception qui vient s'ajouter à celle du développement libidinale. On sent bien que le narcissisme est encore une idée assez vague pour Freud, cela manque de précision. J'ai notamment eu du mal avec la théorie des pulsions, qui a subit plusieurs modifications, et ses idées sur la libido. Entre pulsions du moi, pulsions sexuels et libido du moi, libido d'objet, on a tendance à s’emmêler les pinceaux.
Par contre, j'ai apprécié en savoir un peu plus sur les idées de Freud concernant les relations amoureuses.

La troisième partie est un ensemble de commentaires paragraphe par paragraphe du texte de Freud. J'ai trouvé ces commentaires très éclairant. Ils m'ont permis notamment de me remettre en mémoire et de mieux comprendre la métapsychologie de Freud. Les différents rappels sont vraiment très utiles. Ces commentaires remplissent bien leur rôle d'explicitation du texte de Freud. J'avoue néanmoins que j'ai encore eu du mal à m'y retrouver dans la théorie des pulsions. Le paragraphe sur l’hypocondrie m'a paru également assez complexe.

En commençant ce livre, je me suis demandée si je devais lire tout le texte de Freud puis les commentaires ou lire chaque paragraphe suivit de son commentaire. J'ai fait le choix de lire tout dans l'ordre, c'est-à-dire d'abord le texte puis les commentaires. J'envisage de faire plus tard une seconde lecture cette fois chaque paragraphe associé à son commentaire pour encore plus de compréhension. J'ajouterai également que pour bien appréhender ce livre, il faut le lire doucement, prendre le temps de bien comprendre chaque phrase sinon on s'y perd assez rapidement.

Pour conclure, cette ouvrage en trois parties est une très bonne idée. Il permet notamment de remettre l’œuvre de Freud dans son contexte pour une meilleure compréhension. Les commentaires permettent de mieux comprendre Pour introduire le narcissisme, d'approfondir les idées de Freud. En bref, un ouvrage essentiel pour ceux qui veulent comprendre la conception psychanalytique de Freud.

dimanche, septembre 01, 2013

Débordée, moi ? Plus jamais ! Pauline Perrolet & Pacotine

4ème de couverture:
Difficulté à lâcher prise, frustration, culpabilité, stress, épuisement... la vie des femmes est loin d'être un long fleuve tranquille. Débordée, moi ? Jamais ! vous invite dans le quotidien palpitant de ses six héroïnes. Qu'elles soient mariées, en solo, mamans au foyer, mamans tout court, et/ou accros au boulot, elles vivent au quotidien une véritable course contre la montre... qu'elles espèrent bien remporter ! Éclairée par les conseils d'un expert, et illustrée avec humour, cette BD nous livre de nombreuses astuces pour survivre à son quotidien de Wonder Woman... avec un peu plus de légèreté et beaucoup de bonne humeur ! Une approche de la psychologie inédite sous forme de BD, pour dédramatiser et se simplifier enfin la vie !
J'ai reçu cette BD grâce à Babelio et sa masse critique que je remercie donc pour cette découverte ! J'ai été intriguée par cette ouvrage. En effet, étant étudiante en psychologie, j'étais curieuse de savoir ce que renfermé cette "PsychoBD".

Le but de ce livre est de donner quelques conseils aux femmes surmenées pour mieux organiser leur quotidien et souffler un peu. Pour cela, nous suivons l'existence de cinq personnages, cinq femmes qui ont en commun bien sur d'être débordée. Il y a Anna qui découvre les joies des familles recomposées, Naima la mère célibataire, Caroline la femme au foyer, Sarah qui doit gérer vit de famille et vie professionnelle et enfin Emma qui est accro au travail. Déjà, lorsque ces protagonistes nous sont présentés, on sent les gros clichés qui arrivent. Et ça n'a pas raté, cette impression ne m'a pas quittée. Les situations qui nous sont présentées sont très caricaturales et n'ont rien d'originales. Bien sur, de cette façon beaucoup de femmes peuvent se reconnaitre mais ça manque cruellement de nouveauté. Il en est de même pour les conseils qui nous sont prodigués. Rien de nouveau ni d'extraordinaire. Ce sont de petites astuces que tout le monde connait.

Cependant la façon dont ils sont présentés est ludique et amusante. Pour vous la décrire, je dirais qu'il y a une voix off qui présente des situations types et donne des conseils sur celles-ci. Nos cinq héroïnes illustrent avec humour ces situations et s'adressent aussi en quelque sorte à cette voix off, en lui faisant quelques commentaires et réflexions. Malgré ce que j'ai pu dire dans le paragraphe précédent, j'ai passé un bon moment à lire cette BD. Elle détent et fait beaucoup sourire. Les dessins sont simples et colorés ce qui met de bonne humeur.

Pour conclure, je dirais que les conseils prodigués par cet ouvrage ne sont pas indispensables mais que l'on passe un bon moment à le lire. Les personnages sont plutôt attachants et l'humour et les couleurs mettent de bonne humeur.

dimanche, juin 23, 2013

La vie sexuelle des cannibales de J. Maarten Troost

4ème de couverture:
Enfin la vraie vie! Sylvia et Maarten s’installent pour deux ans dans un atoll paradisiaque du Pacifique Sud. Mais la réalité les rattrape bien vite. Leur maison est un taudis, l’électricité et l’eau potable manquent cruellement, la mer turquoise se révèle polluée. Sans parler des fonctionnaires tatillons, des voisins aux facultés altérées par l’abus de substances variées… Rien n’est plus drôle que le récit d’un voyage raté. J. Maarten Troost nous révèle avec un humour corrosif l’envers des cartes postales. 
J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio, j'ai postulé car son titre et son résumé m'intriguaient. Finalement, cet ouvrage ne correspond pas du tout à ce que j'imaginais. Je n'ai toujours pas compris pourquoi ce titre a été choisi et alors que je croyais avoir affaire à une fiction humoristique, il s'agit en fait du récit d'un vrai voyage dans le pacifique Sud. En effet, l'auteur raconte deux années passées dans les kiribati avec sa femme Sylvia. Il décrit les mœurs particulières de la population, la beauté des paysages mais aussi l'envers du décor c'est-à-dire le manque d'hygiène, de nourriture, d'eau....

J'ai donc d'abord été plutôt déçu de ne pas trouver dans ce livre ce que j'attendais. De plus, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Le style m'a paru aux premiers abords ennuyeux et lent. Je suis passée vite sur certains passages qui m'ennuyaient profondément. Il m'est arrivé de sourire à plusieurs reprises aux sarcasmes de l'auteur mais La vie sexuelle des cannibales est loin d'être humoristique, il s'agit plutôt d'un récit autobiographique.

J'ai finalement commencé à apprécié ce livre après quelques chapitres. Le style de l'auteur devient plus agréable à lire, comme je le disais plus haut, il nous fait souvent sourire et découvrir les kiribati m'a intéressé. Comme beaucoup, je ne connaissais pas du tout cet endroit avant de lire ce livre. C'est sur une île minuscule que l'auteur et sa femme ont séjourné, tellement petite que peu de livre et de carte géographique la mentionne. Malgré tout, Maarten Troost parvient à nous captiver. On découvre en même temps que lui les lieux avec nos yeux d'occidentaux, ont sourit à l'évocation de ses (nombreuses) mésaventures et ont prend plaisir à apprendre au fur et à mesure de nouvelles informations sur cette île.

On finit par s'attacher au kiribati mais aussi à l'auteur à force de le suivre au quotidien. Sa femme, elle, reste en retrait dans son récit, les autres personnages également. J'ai d'ailleurs eu du mal à me repérer parmi tous les personnages secondaires qui font que très peu d'apparition. Le nom des habitants de l'île sont difficiles à retenir et je ne me souvenais plus à chaque fois si la personne était originaire de l'île ou de l’extérieur.

Pour conclure, après une entrée en matière décevante, j'ai passé un agréable moment à lire La vie sexuelle des cannibales. La plume de l'auteur est appréciable et travaillée et j'ai beaucoup aimé découvrir la vie sur une île du pacifique sud, pas aussi paradisiaque que l'on peut penser.

dimanche, juin 16, 2013

Struck : Comment foudroyer sa réputation en un éclair de Chris Colfer


4ème de couverture:


Clover, c'est l'enfer sur terre. Et c'est dans cette ville perdue au milieu de nulle part que Carson est coincé avec sa mère, une déglinguée sous médocs. Il n'a qu'une chose en tête : s'échapper de là au plus vite pour l'université de Northwestern, et commencer une brillante carrière de journaliste. Seulement, pour y être admis, il doit créer un magazine littéraire.
Vaste entreprise que de motiver ses camarades qui ne s'intéressent qu'à l'écriture de textos ! Une seule solution pour les impliquer dans le projet : le chantage. Qu'arriverait-il si le beau gosse du lycée apprenait que sa petite copine pom-pom girl couché avec le coach dans son dos ? Ou que la première de la classe n'hésite pas à envoyer des photos d'elle nue à n'importe qui sur Internet ? Mais à force de jouer les corbeaux, Carson risque de se brûler les ailes...

Ceux qui suivent un peu le blog savent que je suis une grande fan de la série Glee, alors lorsque j'ai appris que l'un des acteurs avait écrit un livre (en fait il en a écrit deux), il fallait absolument que je le lise. Ce livre, Struck, a été rédigé après le film du même nom dont le scénario a été écrit également par Chris Colfer.

L'histoire est donc la même que le film sauf que ce roman est le journal intime du héros de celle-ci. Il s'agit de Carson Philips, élève de terminale au lycée de Clover. Il rêve de devenir le rédacteur en chef du magazine New Yorker et pour cela il doit intégrer l'université de Northwestern. Pour augmenter ses chances d'admission à cette université, il veut créer un magazine littéraire dans son lycée et faire participer ses camarades à celui-ci. Le problème est que Carson n'a pas une très bonne réputation, il est souvent moqué, humilié et il se sent différent, plus intelligent que les autres lycéens. Il va alors utiliser le chantage pour arriver à ses fins...

Carlson est plutôt arrogant, il est convaincu d'être meilleur et plus intelligent que les autres. Il est très sarcastique et a beaucoup d'humour. Ses réflexions font mouche et m'ont beaucoup fait rire. Malgré son cynisme et son égocentrisme, il est plutôt attachant. Plus on avance dans l'intrigue, plus on apprend ce qui se cache sous la carapace de Carlson. On découvre alors sa situation familial difficile: sa mère est tombée dans l'alcoolisme après que le père de Carlson les a abandonné et sa grand-mère souffre de la maladie d’Alzheimer. J'ai trouvé sa famille très clichée: le père qui s'en va, la mère alcoolique et le fils qui essaye de survivre au lycée. D'ailleurs le lycée lui-même est plein de stéréotypes: La pom-pom girl qui sort avec le sportif, le couple d'homosexuel, la gothique.... On découvre en même temps que Carlson que même les lycéens les plus populaires de Clover High ont des secrets, des blessures et sont fragiles.

Le style de l'auteur m'a paru bien trop simple, évidemment il est adapté à des adolescents mais j'ai déjà lu des romans YA mieux écrit. L'intrigue n'est pas assez développé, elle est trop superficielle et on ne reste qu'en surface. C'est dommage car il y avait du potentiel pour écrire un bon roman. Ce livre se lit très rapidement, il m'a fallu à peine une journée pour le terminer. Il est écrit assez gros, espacé et les écritures sont centrés en milieu de page... La fin m'a beaucoup surprise, elle m'a choquée je dois dire. Je ne m'attendais pas du tout à ça et je n'ai pas vraiment compris pourquoi ce dénouement. J'espère que le film m'éclairera sur cette fin surprenante qui m'a tout de même fait réfléchir.

Pour résumé, je suis plutôt déçu. Struck ne se démarque pas des autres romans pour ados sur le lycée: on y retrouve les mêmes stéréotypes. Malgré tout, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Carlson. Ces sarcasmes drôles et intelligent m'ont beaucoup fait rire. Son évolution progressive au fil du roman m'a touchée. Le dénouement de ce livre m'a surprise et un peu choquée.

samedi, juin 15, 2013

Anna Karénine de Léon Tolstoï

4ème de couverture:
En gare de Moscou, deux jeunes gens s'aiment au premier regard. Femme d'un haut fonctionnaire, ornement de la société tsariste de son temps, Anna Karénine éblouit le frivole comte Wronsky par sa grâce, son élégance et sa gaieté. À ce bonheur, à cette passion réciproque porteuse de scandale et de destruction, ils ne résistent pas longtemps.
En écho à cette tragédie programmée, on entend toute l'âme d'un peuple et les premiers craquements de l'empire russe en train de se lézarder. L'inoubliable Anna Karénine, c'est l'apogée du génie littéraire de l'auteur de Guerre et paix.
Cela faisait longtemps que je voulais découvrir Anna Karénine mais vu son épaisseur j'ai préféré attendre d'être en vacances pour le lire.

A ma grande surprise, je suis rentrée très facilement dans l'histoire. L'écriture de Léon Tolstoï est très simple, très accessible, sans aucune fioriture. Les chapitres très brefs sont vraiment agréables à lire. On se laisse facilement entrainer dans cette Russie du 19ème siècle et on fait peu à peu connaissance avec les nombreux personnages du roman. Il faut un peu de temps pour se familiariser avec chacun d'entre eux et surtout avec leur nom. De plus, chacun à plusieurs noms de familles et surnoms. J'ai eu peur de m'y perdre mais finalement j'ai réussi à capter les différents noms des personnages principaux. La fameuse Anna n'apparait pas dans les premiers chapitres, il faut attendre un peu pour la voir enfin. Comme le titre du roman porte son nom, on la guette à chaque instant jusqu'à cette première apparition. Au vu de ce titre, j'ai été étonné de remarquer qu'elle n'est pas, en fait le personnage principal.
En effet, le point de vue alterne entre plusieurs personnages notamment Anna, Wronsky, Karénine, Kitty et Lévine. Ce grand roman oppose finalement deux couples: Lévine et Kitty, un ménage honnête à Wronsky et Anna un couple né de l'adultère.

Je ne me suis pas du tout attachée à Anna, je lui en ai voulu de faire autant souffrir son entourage en particulier son mari, Alexis Alexandrovitch qui lui m'a plu. Malgré sa froideur, j'ai admiré la droiture irréprochable de cet homme tout comme celle du personnage de Lévine qui est un de mes préférés. J'ai adoré suivre la romance de celui-ci avec Kitty. Et j'ai été touché par l'innocence de celle-ci. Lévine et Kitty est incontestablement mon couple préféré. J'ai suivi avec passion leur histoire, j'ai été heureuse, j'ai tremblé pour eux. Le couple formé par Anna et Wronsky m'a tout de même intéressé. J'ai aimé suivre la progression de leur passion jusqu'à la désillusion et le drame.

On suit tous ces personnages jour après jour, on se sent alors très proche d'eux. Tolstoï décrit si finement leur psychologie que l'on a l'impression de les connaitre. De plus, vu le nombre de pages, il devient difficile à la fin de quitter tous ces personnages qui nous sont devenus si familiers. La première partie du roman se lit plus vite que la deuxième. En effet, le milieu est ralenti par quelques longueurs qui m'ont parfois ennuyée. Tolstoï s'attarde sur des réflexions sur l'agriculture, l'économie et la politique ce qui ne m'a pas spécialement intéressée. De plus, je ne m'y connais pas vraiment sur la Russie. Par contre, j'ai bien aimé ses réflexions sur la religion et notamment la recherche de sens de la vie et de foi de Lévine.
J'ai été un peu surprise que Tolstoï finisse son livre de cette manière, j'aurai aimé qu'il continue, en savoir un peu plus sur l'avenir de Wronsky... J'ai eu l'impression avec ce dénouement qu'il manquait une partie.

Pour conclure, j'ai été séduite par cette histoire mais surtout par ces personnages dont j'ai aimé suivre l'existence et que j'ai eu du mal à quitter à la fin. Malgré quelques longueurs, Anna Karénine est très agréable à lire.

samedi, avril 20, 2013

Faut-il manger les animaux? de Jonathan Safran Foer

4ème de couverture:
Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons? Convoquant souvenirs d'enfance et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer se lancer dans une vaste enquête.
Entre une expédition clandestine dans un abattoir et une recherche sur les dangers du lisier de porc, l'auteur explore tous les degrés de l'abomination contemporaine. Un livre choquant, drôle et inattendu qui a déjà suscité passions et polémiques.
Lorsque ce livre est sorti en grand format, j'ai tout de suite eu envie de le lire. Son titre est très accrocheur: tout le monde est concerné par cette question. Quand j'ai eu l'opportunité de le lire à l'occasion de sa sortie en poche je n'ai pas hésité une seule seconde malgré ma peur de m'ennuyer.

Et ce n'a pas été du tout le cas: dès les premières lignes j'ai été séduite par la plume de Jonathan Safran Foer car il est avant tout romancier. Il est très doué pour nous captiver et malgré le thème de cet ouvrage, il est agréable et plutôt rapide à lire. Parfois, lorsque l'auteur nous raconte son intrusion dans un élevage, on a l'impression de lire de la fiction. D'ailleurs, on préférerait que cela soit le cas tellement certains faits sont choquants. La construction du livre est très bien pensé: certaines pages nous permettent de visualiser les propos de l'auteur. Par exemple, sur une des pages un cadre est tracé représentant la moitié de l'espace dont dispose une volaille industrielle.

L'auteur commence par nous expliquer sa relation avec la nourriture qu'il tient de l'histoire de sa famille, de son histoire personnelle, de sa religion et de ses principes. Depuis les recherches qu'il a mené pour ce livre, Jonathan Safran Foer est devenu végétarien (vu ce qu'il a du voir ce n'est pas très étonnant), mais le propos de son livre n'est pas de nous convertir au végétarisme. Il ne fait pas du tout de proxénétisme. Il s'agit pour lui de montrer l'horreur et l'absurdité de l'élevage industrielle ainsi que ses conséquences sanitaires et écologiques. Il prône le retour à un élevage traditionnelle plus respectueux des animaux et de l'environnement ainsi que de notre santé. Ses arguments sont nombreux, qu'ils soient philosophiques, scientifiques, etc... et sont plus que convaincants.

De plus, ils donnent la parole à des éleveurs (traditionnelles) et à des défenseurs des droits des animaux tels que des membres de l'association PETA. Toutes ces données ne peuvent que nous faire réagir et nous faire prendre conscience de l'énormité du problème. Les informations contenues dans cet ouvrage concernent presque exclusivement l'élevage aux États-Unis et on ne peut que se demander ce qu'il en est en France et espérer que la situation n'est pas semblable...

Faut-il manger les animaux est un livre qui fait beaucoup réfléchir et nous fait prendre conscience de la responsabilité que l'on a envers les animaux. Parce qu'en achetant des produits industriels, nous donnons notre argent à des entreprises qui pensent à la rentabilité avant de penser à vendre des produits sains et nutritif à la population et bien avant le bien-être des animaux. De plus, la science nous en apprend de plus en plus sur l'intelligence animal. Peut-on encore aujourd'hui croire que les animaux ne souffrent pas?
Est-il normal que les animaux soient traités comme des objets? Qu'ils soient tellement sélectionnés génétiquement qu'ils ne peuvent plus se reproduire naturellement? Qu'ils soient confinés dans un espace équivalent à une feuille A4? Qu'ils soient tués alors qu'ils sont encore conscients? L'image de l'élevage industrielle qui me vient après lecture ce documentaire est celle d'un camp de concentration...

Tout le monde devrait lire ce livre. Il est très abordable et la plume de l'auteur est très appréciable. Faut-il manger les animaux est un vrai coup de cœur pour moi, qui me fera encore réfléchir bien longtemps....

samedi, avril 13, 2013

Le Nao de Brown de Glyn Dillon

4ème de couverture:
Nao Brown souffre de TOC, mais pas de ces manies consistant à se laver les mains sans arrêt ou à tout ranger qui font rire les gens. Non, Nao a de violentes obsessions morbides et ses pulsions se traduisent par des rituels mentaux invisibles.
Elle travaille à temps partiel dans un magasin d’art toys tout en essayant de faire décoller sa carrière d’illustratrice. Elle est toujours à la recherche de cet amour insaisissable : l’amour parfait. Et quand elle rencontre l’homme de ses rêves, elle s’aperçoit… que les rêves peuvent être un peu étranges.
Les exercices de méditation de Nao sont une tentative pour apaiser son esprit et ouvrir son cœur. Grâce à eux, elle se rend compte finalement que tout n’est pas noir ou blanc. En réalité, tout est plutôt… marron
Le Nao de Brown m'intriguait beaucoup, déjà par sa couverture étrange et énigmatique mais aussi par son résumé. Étant étudiante en psychologie, une bande dessinée qui traite des troubles obsessionnels compulsifs ne pouvait que m'intéresser. J'ai eu la chance de pouvoir lire ce livre grâce à l'opération La BD fait son festival de Priceminister.

J'ai d'abord eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. On arrive en cours de route dans la vie de Nao Brown, une jeune femme anglo-japonaise. On saisit quelques bribes de son existence mais le reste nous échappe. A première vue, Nao semble être "comme les autres". Son père a abandonné sa mère et elle, alors qu'elle était enfant mais au commencement de cette BD elle rentre d'un voyage au Japon où elle a été faire la connaissance de ce père absent. Elle vit en colocation avec son amie Tara et tient un magasin de jouet avec un camarade de fac, Steve. Un jour, rentre dans la boutique, un réparateur de machine à laver qui ressemble étrangement au "Rien", personnage d’animé japonais dont Nao est une grande fan. Elle fait alors tout pour le retrouver et le séduire.

Alors qu'elle mène une existence paisible, Nao est souvent submergé par des pulsions morbides. Surgissant à des moments inattendus des visions d'elle-même assassinant les gens qui l'entourent l'assaillent. Parfois, on se demande si se sont toujours des visions ou si elle ne résiste plus et à satisfaites ses pulsions. Bien que j'ai trouvé l'héroïne touchante, je n'ai pas ressentie ses émotions. L'angoisse dû à ses pulsions n'est pas assez exploitée. J'ai trouvé aussi étrange qu'elle tombe si vite sous le charme d'un inconnu qui est très différent d'elle (à première vue), plutôt bourru Grégory a de plus des problèmes avec l'alcool. Cependant le culot de Nao et les stratégies qu'elle met en œuvre pour le retrouver m'ont beaucoup fait sourire.
J'ai  été complétement perdu par toutes les références à la culture Japonaise et Bouddhiste. Ces références font que cette BD est plutôt difficile d'accès, et je pense qu'il faudrait que je la relise une seconde fois pour bien tout comprendre.

L'histoire de Nao Brown est entrecoupée par un conte mettant en scène un jeune homme touché par une malédiction: mi-homme, mi-arbre Pictor doit trouver une femme afin de délivrer sa famille transformé en arbre. Ce n'est autre que le Rien (le personnage dont Nao est fan) qui est à l'origine de la malédiction. Ce conte est très étrange mais aussi très envoutant. Pourtant complétement absurde on a besoin de savoir ce que va devenir Pictor.

Au niveau des illustrations, l'histoire de Nao et celle de Pictor se différencient parfaitement. Les couleurs utilisés pour Pictor sont très sombres, essentiellement du noir, du vert et du marron. Le récit de Nao au contraire est très coloré avec notamment beaucoup de notes de rouge que l'on retrouve sur la tranche du livre. Par contre, lorsque Nao est envahit par l'une de ses pulsions l'ambiance se recouvre de gris et de ses nuances.
Les jouets dont Nao est fan sont dotés de couleurs très vives ainsi que les passages ayant trait à la spiritualité bouddhiste. Le dessin est très réaliste, on ne peut qu'admirer le talent de Dillon et s'extasier devant ses planches.

Pour résumé, le Nao de Brown est une BD très complexe, à l'image de son héroïne aux multiples facettes. Le dessin est splendie et vu l'épaisseur du livre, on en a pour son argent (ce n'est pas le genre de BD qui se lit en une heure).
Pour l'opération de Priceminister, je lui attribue la note de 13.5

mercredi, mars 27, 2013

Une bouteille dans la mer de Gaza de Valérie Zenatti

4ème de couverture:
C'est une journée ordinaire à Jérusalem, un attentat moyen : un kamikaze dans un café, six morts, deux jours d'info à la télévision. Oui, depuis trois ans, l'horreur est devenue routine, et la Ville sainte va tout droit en enfer. Tal, elle, ne s'habitue pas. Elle aime trop sa ville et la vie. Elle veut mourir très, très vieille et très, très sage. Un jour, en plein cours de biologie, une ampoule s'allume au-dessus de sa tête, comme dans un dessin animé. Voilà des jours qu'elle écrit ce qu'elle a sur le cœur, ses souvenirs, la fois où elle a vu ses parents pleurer de joie, le jour de la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, et puis la désillusion, la révolte, la terreur, et l'espoir quand même. Ce qu'elle pense, ce qu'elle écrit, quelqu'un doit le lire. Quelqu'un d'en face. Elle l'imagine déjà, cette amie-ennemie inconnue aux cheveux noirs. Eytan, le frère de Tal, fait son service militaire à Gaza. Elle glisse ses feuillets dans une bouteille et la lui confie...
J'ai découvert ce livre par hasard sur internet en même temps que la bande annonce de son adaptation cinématographique. Cette BA et le résumé du roman m'ont donné très envie de le lire. C'est maintenant chose faite et je ne suis pas le moins du monde déçue.

Tal est une jeune Israélienne vivant à Jérusalem. Sa vie est rythmée par les attentats et la douleur qu'ils provoquent. Un jour, subitement, lui prend l'envie de connaitre le point de vue d'une Palestinienne. Elle décide alors d'écrire une lettre qu'elle enferme dans une bouteille et demande à son frère, militaire, de la jeter dans la mer de Gaza.

Dès les premières lignes, ce livre m'a plu. Déjà, le style de Valérie Zenatti est très agréable à lire et très efficace. Ce livre s'adresse préférentiellement à des adolescents mais le ton reste très mature ce que j'ai beaucoup apprécié. En effet, beaucoup de livres pour adolescents ont un style trop simpliste ce qui est parfois énervant. Une bouteille à la mer de gaza peut donc également convenir à des adultes.
De plus, au vu du résumé, j'avais peur d'être tombé sur une énième version de Roméo et Juliette moderne. Mais à mon soulagement, non, pas de mièvreries dans ce livre.

A la surprise de Tal, c'est un garçon qui répond à sa lettre. Le récit va donc alterner entre leurs deux points de vue, à travers leurs lettres mais aussi leurs journaux intimes. Ces deux jeunes ont des caractères bien différents: Tal est plutôt du genre optimiste et rêveuse, son correspondant est pessimiste et cynique. Malgré, leur situation géographique et la rivalité de leur peuple, ils ne sont pas si différents que ça et c'est ce que cherche à montrer l'auteur. Tout deux vivent quotidiennement des drames, regrettent leur situations et sont impuissants face à celle-ci. C'est cela qui les rapproche et comme je le disais l'auteur ne tombe pas dans la facilité en imaginant une romance. En effet, la fin est particulièrement inattendue mais est très juste.
Je me suis beaucoup attachée aux personnages (Tal et son ami sont les principaux, les autres sont seulement évoqués.). Je me suis sentie proche de Tal qui m'a beaucoup fait pensé à moi à son âge. On peut facilement se mettre à sa place et c'était là sans doute le but de l'auteur. On ressent sa détresse mais aussi ses bouffées d'espoir. Son correspondant (on n'apprend pas tout de suite son nom donc je ne vous le révèle pas) m'a beaucoup fait rire. Il est très sarcastique et à les pieds sur Terre ou essaye au moins de les garder.

Ce roman nous apprend quelques informations sur le conflit israëlo-palestienien mais aucun jugement n'est fait. Bien sur l'auteur ne prend aucun des deux parties. On se rend vraiment compte à quel point les deux protagonistes subissent ce conflit.

Voila ce roman est un véritable coup de cœur pour moi, tellement que je pense le relire un jour. Les personnages sont vraiment attachants, l'histoire intelligente et passionnante. De plus la plume de l'auteur est un vraie régale à lire !

mardi, mars 26, 2013

Gatsby le magnifique (BD) de Stéphane Melchior-Durand et Benjamin Bachelier

Résumé:
Dans la Chine des années 2000, Nick Carraway, petit architecte, s'installe à Shanghai. Non loin de lui vivent Tom et Daisy Buchanan, la cousine de Nick, ainsi qu'un jeune millionnaire, Jay Gatsby. Sa villa luxueuse est le théâtre de fêtes somptueuses où se côtoient le pire et le meilleur de la société chinoise. Invité à son tour, Nick devient l'ami et le confident de Gatsby. Il apprend que derrière ces fastes se cache un passé trouble mais surtout le désir impérieux de reconquérir Daisy, perdue quelques années auparavant. Entre ces personnages, l'étau se resserre jusqu'à l'inexorable et tragique dénouement.
J'avais beaucoup aimé le roman Gatsby le Magnifique de F.S Fitzgerald. Même une fois terminé, il m'intriguait encore. En effet, j'étais persuadée que quelque chose m'avait échappé.
Quand j'ai appris la sortie de cette BD et que j'ai vu sa sublime couverture, j'ai tout de suite voulu la lire. Je me suis dit que ça me permettrai de me remettre l'histoire en mémoire et peut-etre d'y voir un peu plus clair dans celle-ci.

Cette BD prouve que Gatsby le Magnifique n'a pas pris une ride. En effet, même transposer à notre époque le récit reste cohérent. Les personnages sont les mêmes mais l'intrigue se déroule à Shanghai dans les années 2000. Je ne me souviens plus de la totalité du roman mais il me semble qu'à part le contexte spatio-temporel la BD ne diffère pas de celui-ci. Elle va à l'essentiel et reprend les phrases cultes du livre. Il s'agit, comme dans l’œuvre original, de souvenirs raconté par Nick Carraway, jeune homme naïf qui vient de s'installer à Shanghai. Il découvre que son voisin est un riche millionnaire qui organise de nombreuses fêtes inoubliables.

Gatsby le Magnifique est un livre sur les apparences et sur le revers de la richesse. Cette BD illustre bien ces thèmes. Les planches des fêtes de Gastby sont très colorés, chaleureuses mais quand la part sombre des personnages se révèlent les coloris sont plus froids, mystérieux. Tout au long du livre le dessin est à l'image de la couverture: sublime. On s'en prend vraiment plein les yeux. Chaque planche est un véritable tableau impressionniste. Une fois la lecture terminé, on ne peut s’empêcher de rouvrir la BD pour admirer en détail chaque case. Le trait est imprécis ce qui créé une atmosphère qui colle bien à l'histoire. Il souligne l'ennui et la folie des personnages.

Voir Gatsby le Magnifique en image a permis de lever mon incompréhension sur certains passages de l'intrigue. Cette adaptation m'a donné envie de relire le roman. C'est une BD très poétique, qui ravira les fans de Gatsby le Magnifique, qui en une heure veulent se remémorer leur histoire préféré. Elle convientdra également à ceux qui n'ont jamais lu le roman et souhaite découvrir ce classique rapidement.

samedi, février 23, 2013

Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg

4ème de couverture:
Au sud de l’Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d’une voie ferrée… Ninny, fringante octogénaire, se souvient et raconte à Evelyn, une femme au foyer à l’existence monotone, les incroyables histoires incroyables de la petite ville de Whistle Stop. Grâce à l’adorable vieille dame, Evelyn qui vit très mal l’approche de la cinquantaine, va peu à peu s’affirmer et reprendre goût à la vie. Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d’humour.
Après La couleur des sentiments, je ne change pas beaucoup de contexte avec Beignets de tomates vertes.
En effet, la majeur partie de l'histoire se déroule en Alabama, état voisin du Mississippi et la ségrégation raciale est au cœur de ce roman.
A chaque chapitre, on change de point de vue mais aussi d'époque. Dans les années 80, Ninny Threadgoode qui réside pour quelques temps à la maison de retraite de Rose Terrace, raconte à Evelyn Couch, quand elle vient rendre visite à sa belle-mère, ses anecdotes sur la ville de Whistle Stop.
En plus de ses anecdotes, nous avons un regard direct sur la vie des habitants de cette petite ville, des années 30 jusqu'aux années 80. Nous suivons plus particulièrement Ruth et Idgie qui ont tenu un café à Whistle Stop pendant de longues années. Ce café a été le lieux de prédilection de toutes la ville pour se retrouver autour d'un bon repas cuisiné par Sipsey dont ses fameux beignets de tomates vertes.
Par la porte de derrière, Idgie donnait également à manger aux vagabonds et aux gens de couleurs qui n'avaient pas le droit de rentrer dans le café. Ce café était un refuge pour tout le monde.

En plus de la ségrégation raciale, Beignets de tomates vertes abordent de nombreux thèmes importants tels que l'homosexualité et le féminisme. Malgré cela, le ton reste léger et l'humour est omniprésent.
J'ai eu du mal au début à m'habituer aux changements d'époques et j'ai souvent mélangé les nombreux personnages du roman. Il m'a fallut parfois revenir en arrière pour me souvenir qui était qui. Le début m'a alors plutôt ennuyé mais c'est au fur et à mesure que je me suis attachée aux personnages que j'ai commencé à apprécier l'histoire.
J'ai particulièrement aimé Evelyn qui évolue énormément du début à la fin. On fait sa connaissance alors qu'elle a perdu le gout de la vie et compense avec le gout des aliments. De nombreuses peurs l'ont empêché de vivre la première moitié de sa vie. Grâce à Ninny, elle se rend compte du temps qu'il lui reste à vivre et elle compte bien en profité. J'ai beaucoup ri lors du passage où elle se révolte dans sa tête grâce à son alter ego Towanda...
J'ai bien aimé également le personnage de Idgie. Garçon manqué, elle fait les quatre cent coups mais a le cœur sur la main. J'aurai aimé que sa relation avec Ruth atypique pour l'époque soit plus développé par l'auteur.

Fannie Flag nous transporte dans l'Amérique des années 30 avec brio. On a l'impression d'y être et de sentir la cuisine de l'époque. Les personnages sont hauts en couleurs et très attachants. Un roman très agréable à lire dont je regarderais bientôt l'adaptation cinématographique...

mardi, février 19, 2013

La Couleur des sentiments de Kathryn Stockett

4ème de couverture:
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
J'avais beaucoup entendu parler de ce livre qui est très vite devenu un best-seller. Il m’intriguait mais ce n'est pas spécialement un sujet qui m'intéresse. J'ai du le lire pour mes cours et finalement c'est une très bonne surprise.

Dans la ville de Jackson, dans les années 60, ce sont les Noires qui élèvent les enfants des Blanches, s'occupent de leurs maisons et préparent à manger. Parmi leurs maitresses, aucunes ne pensent que leurs employées sont insatisfaites de cette situation, pour elles c'est dans l'ordre des choses. Jusqu'au jour où Miss Skeeter est mal à l'aise à cause d'une histoire de toilette et décide de recueillir les témoignages des bonnes afin d'en faire un livre.

Dès les premières pages, j'ai été charmé par cette histoire. On entre en effet très vite dans le vif du sujet et ce, grâce à la narration choisit par l'auteur. La couleur des sentiments est construit selon les trois points de vue de femmes habitant à Jackson: Aibileen, la bonne de la famille Leefolt, Minny sa meilleure amie au service de Mrs Holbrook et Skeeter, amie d'Elizabeth Leefolt et Hilly Holbrook.
Cette alternance de point de vue donne beaucoup de dynamisme au roman. On a envie de savoir ce qui va arriver à un personnage mais une autre perspective prend la relève et il faut donc attendre quelques chapitres avant de connaitre le futur de ce protagoniste. Autant dire que malgré ses six cent pages, La couleur des sentiments se lit à une vitesse déconcertante. 
De plus, on ne s'ennuie pas une seule seconde, les rebondissements sont nombreux et malgré le sujet grave abordé, l'humour est omniprésent, particulièrement grâce au franc parler de Minny.

Minny est un des personnages que j'ai préféré. Elle est employée par les Blanches mais cela ne l'empêche pas de dire ce qu'elle pense jusqu'à se révolter quitte à perdre son emploi. Pourtant lorsque elle rentre chez elle, elle a une famille nombreuse et un mari à nourrir. Derrière son caractère fort, on se rend compte petit à petit que Minny cache une fragilité, ce qui la rend d'autant plus touchante.
Aibileen m'a également beaucoup plus, sa relation avec Mae Mobley, la fille de ses employeurs m'a notamment beaucoup touché. Délaissée par sa mère, Aibileen fournit à cette enfant l'amour dont elle a besoin tout en appréhendant le moment où elle grandira et fera alors la différence entre les Blancs et les Noirs. En attendant Aibileen lui invente des histoires pour l'éduquer contre cette discrimination.
Enfin, Miss Skeeter est le personnage le plus important de cette histoire: La Blanche qui apportera son aide et son soutien à la communauté des Noirs malgré leurs réticences. Coincée chez ses parents avec une mère qui veut à tout prix la marier, Skeeter rêve de devenir écrivain. Elle a alors l'idée d'écrire un livre sur la vie des femmes noires à Jackson. Elle commence sans d'abord se douter des révélations qui vont lui être faite et qui vont lui ouvrir les yeux.
A part ses trois personnages principaux, j'ai bien aimé également celui de Celia Foote qui va devenir l'employeur de Minny et qui à la surprise de celle-ci la traite comme son égal. Par contre, j'ai adoré détester Hilly Holbrook, une Blanche égoïste qui martyrise ses bonnes et lutte pour la séparation des Noirs et des Blancs.
La couleur des sentiments est particulièrement bien écrit. Le style change en fonction des points de vue et Kathryn Stockett sait parfaitement bien s'adapter au langage des Blanches et des Noirs.
On a alors vraiment l'impression d'entendre les personnages raconter leurs histoires respectives. Je me suis énormément attacher aux trois narratrices qui toutes trois sont très touchantes. Cela a été vraiment difficile de les quitter à la fin du livre.
Ce roman, bien sur, dénonce la condition des Noirs du Misssipi dans les années 60, l'auteur elle-même a vécu là-bas, à cette période et avait une bonne dont elle nous parle à la fin du livre, mais La couleur des sentiments nous fait également réfléchir sur d'autres sujets et nous donne quelques leçons de vie.

Comme à chaque fois, j'ai du mal à parler d'un roman qui m'a beaucoup plu. Le mieux est que vous le lisiez pour vous faire votre propre opinion et rencontrer Aibileen, Minny et Skeeter, trois perssonages qui m'ont beaucoup marqué.

lundi, février 18, 2013

Les souvenirs de David Foenkinos

4ème de couverture:
 "- C'est pour quoi ? me demanda le caissier.
- Il y a huit ans, j'hésitais devant toutes les barres chocolatées. Je ne savais laquelle choisir. Et vous m'avez conseillé des Twix, parce qu'ils sont deux.
- Ah bon ? Il y a huit an s? Je ne m'en souviens pas. Vous voulez quoi ? Un autre Twix ?
- Non. C'est juste que j'ai des problèmes en ce moment dans mon couple. Alors, je voulais avoir votre avis. Je me suis dit que vous deviez être aussi doué avec les femmes. "
J'avais adoré La délicatesse de David Foenkinos, tellement, que je l'avais lu deux fois. Je voulais lire un autre livre de l'auteur afin de voir de quoi il était capable et je dois avouer que Les souvenirs m'a plutôt déçu.
Le résumé annonçait un roman plein d'humour mais finalement il est plutôt mélancolique même s'il nous fait sourire de temps en temps.

Il s'agit en fait de l'autobiographie de l'auteur et comme le titre l'indique, dans celle-ci il nous fait part de ses souvenirs et plus particulièrement des moments passés avec ses proches. Ce livre, nous apprend beaucoup sur les relations qu'il entretenait et entretient toujours avec les membres de sa famille. Il nous relate quelques souvenirs de son enfance, par exemple lorsqu'il allait voir les représentations de Guignol avec son grand-père dont il était très proche. Ce sont surtout les événements marquant de sa vie qui ressort de ce roman: La mort de son grand-père, la fuite de sa grand-mère d'une maison de retraite, la dépression de sa mère, la rencontre avec la mère de son fils, leur divorce. Même dans les moments les plus douloureux, David Foenkinos souligne la beauté de la vie et continue à espérer. Certaines phrases et événements du livre nous font beaucoup réfléchir et relativiser notre existence.

Au fil des pages, on s'étonne du caractère romanesque de la vie de l'auteur. En effet, certains événements de son existence en annonceront d'autres mais qui surviendront des années plus tard, de simples phrases vont changer la vie du narrateur et des coïncidences nous font rire du hasard de la vie.
A travers tous ses souvenirs, on entrevoit tout le cheminement que David Foenkinos a fait pour devenir écrivain. Tout a commencé par un désir qu'il a essayé de cultiver, il a tenté de réunir toutes les conditions propices à la création pour finalement enfouir cette envie d'écrire qui resurgira bien plus tard.

La plume de l'auteur est très agréable, charmante même mais parfois un peu trop sucré. Son style est fluide et se lit très facilement et les pages se tournent très vites. En bas de pages, l'auteur fait quelques commentaires sur ses souvenirs. L'intrigue alterne avec des souvenirs de personnes qui apparaissent dans le roman comme sa famille ou des inconnus ou encore des artistes cités par l'auteur. J'ai particulièrement aimé ces petites anecdotes.

Malgré ces points positifs, je me suis beaucoup ennuyée à la lecture des souvenirs. En effet, j'ai trouvé l'histoire trop lisse, j'aurai aimé que l'auteur creuse plus en profondeur ses émotions et sentiments. Je ne me suis pas attachée aux personnages alors cela n'a pas été difficile de les quitter au dénouement. Le style m'a paru parfois un peu trop mélancolique et certains passages m'ont plutôt exaspéré (par exemple au début de sa relation avec Louise).

C'est donc un avis plutôt mitigé: J'ai aimé en savoir plus sur David Foenkinos et lire quelques anecdotes sur vie. Ce livre m'a ennuyé mais m'a tout de même fait réfléchir. J'aurai aimé que certains passages soient plus développés et connaitre les émotions des personnages afin de pouvoir m'attacher à eux.

mercredi, janvier 16, 2013

Le Monde de Charlie de Stephen Chbosky

4ème de couverture:
Au lycée,où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas "raccord". Pour son prof de Lettres, c'est sans doute un prodige ; pour les autres c'est juste un "freak". En attendant, il reste en marge - jusqu'au jour où deux étudiants, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, les filles, la fête: c'est tout un monde que Charlie découvre...
Me revoila après une longue absence, la faute aux cours et aux partiels. Cela faisait un moment que j'attendais que Le Monde de Charlie soit réédité pour le lire. Le résumé me plaisait bien et savoir qu'Emma Watson joue dans l’adaptation au cinéma m'a encore plus donné envie de le lire. Malheureusement, j'en attendais surement trop et j'ai été plus que déçue.

Tout d'abord, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire à cause du style que j'ai trouvé vraiment indigeste. Le roman se présente sous forme de lettres que Charlie écrit. Le problème, c'est qu'il rédige comme il parle. Il nous raconte pas mal d’événements sans intérêt et parfois si on fait bien attention certains de ses propos sont contradictoires ou assez mal organisés chronologiquement. Alors peut-etre est-ce un problème de traduction... mais je n'ai jamais réussi à m'habituer à ce style.

Ensuite, on ne peut pas dire que l'histoire en elle-même soit intéressante, qu'il y ai beaucoup d'actions. Il s'agit juste de l'existence d'une bande d'adolescents qui ne diffèrent pas des autres. Ce qui m'a gêné est que ce roman est plein de clichés sur le lycée et l'adolescence. Si on suit le raisonnement de ce livre on s'intègre aux autres quand on commence à faire la fête, boire et fumer (et pas que des cigarettes).

D'ailleurs, je suis déçue que l'on est pas plus d'information sur la vie de Charlie avant qu'il se lie d'amitié avec Sam et Patrick. En lisant le résumé, j'avais plutôt l'impression qu"il se passerait des pages avant qu'ils se rencontrent. En fait, au bout de vingt pages Charlie fait déjà leur connaissance.
Je ne me suis pas du tout attachée aux personnages. Déjà, j'ai eu l'impression que Charlie était un collégien (et encore) plutôt qu'un garçon de seize ans. Il est complétement passif, on a l'impression qu'il subit sa vie plutôt qu'il l'a mène. Je sais que le thème du roman porte justement sur cet aspect de sa personnalité mais je l'ai trouvé extrême. Je m'attendais à ce que Charlie se sente différent des autres mais pas qu'il agisse comme un gamin, j'ai trouvé cela étrange qu'il adopte le comportement des autres sans se poser de questions.
D'après son professeur de lettres, il est très doué dans cette matière mais vu comment il écrit ses lettres j'ai du mal à y croire...
Quant à ses amis, Sam et Patrick, je n'ai pas eu l'impression qu'ils s'intéressaient vraiment à lui et le considèraient vraiment comme un ami. Ils sont trop paternaliste avec lui et lui imposent leur vision de la vie.

Beaucoup de bloggeurs disent avoir été ému par ce livre, moi il m'a profondément ennuyé et consterné par les clichés qu'il contient. Au fur et à mesure que l'on avance on sent qu'un révélatione se prépare pour la fin. Du coup, ce dénouement ne m'a pas surprise.
Le point positif de ce livre est qu'il aborde des sujets aussi divers qu'important dans la vie d'un adolescent tel que l'homosexualité, la famille, les amies...

Malgré cela, je n'ai vraiment pas aimé ce roman que j'ai trouvé creux et stéréotypé.
J'envisageais d'aller voir le film mais finalement je n'irai pas...

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