lundi, mars 26, 2012

L'Affaire Jane Eyre de Jasper Fforde

4ème de couverture:
Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine...
Je n'aurais probablement jamais lu ce livre sans les critiques élogieuses que l'on peut lire dans la blogosphère. Malgré cela, en ouvrant l'affaire Jane Eyre, je ne savais pas à quoi m'attendre, à part quelques longueurs par ci par là, je ne suis pas déçue. Jasper Fforde a inventé un univers original et loufoque:

Imaginez un monde où il existe une police pour tout et n'importe quoi, où l'on peut voyager dans le temps et dans les livres ou encore l'on peut croiser vampires et loups-garous. C'est dans cet univers que vit Thursday Next (littéralement Jeudi Prochain), agent à la brigade littéraire.
Son travail consiste entre autre à débusquer les contrefaçons, rien de bien excitant jusqu'au jour où elle croise Achéron Hadès un de ses anciens professeurs devenu un ennemi de l’État.

Cette héroïne indépendante et drôle m'a tout de suite plu, sans parler de son travail que les lecteurs ne peuvent qu'envier. Les midinettes seront également ravie d'apprendre qu'il y a un peu de romance dans ce livre mettant bien sur en scène Thursday. Les autres personnages restent un peu en arrière plan, à part le très charismatique et machiavélique Achéron Hadès.
Il est le stéréotype même du vilain méchant, n'agissant que pour le mal à l'état pur et non pour un but cupide. Malgré sa cruauté, il est très drôle et nous l'apprécions alors quand même.

N'ayant pas lu Jane Eyre, j'avais peur d'être un peu largué et de ne pas tout comprendre à l'intrigue. Bien sur, le roman d'Emily Brontë joue un rôle majeur dans ce livre mais il est tout à fait compréhensible sans l'avoir lu. Le hic est qu'il dévoile une bonne partie des événements de Jane Eyre. Personnellement, Jane Eyre était déjà dans ma wish avant d'avoir commencé ce roman et celui-ci m'a donné encore plus envie de le lire.
Outre Jane Eyre, les références littéraires sont abondantes: de nombreux clins d’œil à Shakespeare et les différentes polémiques relatives à la pérennité de ses œuvres,à Lewis Carroll, Jane Austen ou encore Bram Stoker pour n'en citer que quelques uns. Je n'ai pas toujours compris les allusions à ces œuvres mais cela ne m'a pas empêché de comprendre le reste.

Le style de Jasper Fford est fluide, très agréable à lire. Les chapitres sont relativement courts mais parfois quelques longueurs alourdissent le récit. L'auteur fait preuve d'une imagination débordante, je pense en particulier à toutes les inventions déjantés mais enviable de l'oncle de Thursday. Humour et uchronie sont omniprésents et nous font passer un très bon moment.
Malgré ces 410 pages, l'affaire Jane Eyre se lit à une vitesse déconcertante !

J'ai beaucoup aimé L'affaire Jane Eyre pour ses personnages, son humour et son intrigue original. Ce n'est pas tout à fait un coup de cœur mais je lirais surement la suite.

lundi, mars 19, 2012

Orgueil et préjugés et Zombies de Jane Austen & Seth Grahame-Smith

4ème de couverture:
Pour la famille Bennet, qui compte cinq filles à marier, l'arrivée de deux jeunes et riches célibataires dans le voisinage est une aubaine : enfin, des coeurs à prendre, et des bras supplémentaires pour repousser les zombies qui prolifèrent dans la région ! Mais le sombre Mr Darcy saura-t-il vaincre le mépris d'Elizabeth, et son ardeur au combat ? Les innommables auront-ils raison de l'entraînement des demoiselles Bennet ? Les soeurs de Mr Bingley parviendront-elles à le dissuader de déclarer ses sentiments à Jane ? Surtout, le chef-d'oeuvre de Jane Austen peut-il survivre à une attaque de morts-vivants ?
J'aime beaucoup Jane Austen et en particulier Orgueil et Préjugés. Réécrire l'histoire dans le contexte d'un Angleterre envahi par les zombies est une idée qui m'a beaucoup plu et qui m'a fait penser à la saga Sans âme de Gail Carriger

L'intrigue reste exactement la même que l'originale: Mrs Bennet rêve de marier ses cinq filles et est donc ravie de la venue de Mr Bingley dans le voisinage. Mr Darcy est évidemment lui aussi de la partie. Ce qui diffère est l’invasion de zombies dont est victime l'Angleterre. De ce fait, les sœurs Bennet, après un stage en Chine, sont devenues des meurtrières hors pairs. Dans ce contexte, être une bonne guerrière est une qualité inestimable et est donc un atout pour le mariage.

L'aspect fantaisiste de l'intrigue reste en arrière plan. Les zombies ne sont pas assez présents à mon goût, l'idée n'étant pas assez exploitée. Ceci est vraiment dommage: lorsque l'on a déjà lu Orgueil et Préjugés, à part le surgissement inattendu d'un zombie, on sait déjà ce qui va se passer. Heureusement la fin m'a plus comblée sur ce point et m'a beaucoup fait rire. Imaginer un peu Elizabeth Bennet se battre à coup de sabre avec Lady Catherine de Bourgh....

La psychologie des personnages est parfaitement restituée. Quelques aspects de leur personnalité est parfois légèrement exagérée. Ainsi on retrouve Lady Catherine plus impolie et insupportable que jamais. C'est la pauvre Charlotte Lucas qui souffre le plus de cette réécriture...

Le style est très soigné et agréable à lire. On a vraiment l'impression de lire Jane Austen. D'ailleurs, je me demande si l'auteur n'a pas tout simplement repris la version originale mots pour mots et modifiée quelques détails par ci, par là. Evidemment pour les fans de Jane Austen l'intrigue est plus que prévisible, peut-être cette réécriture plairait plus à ceux qui n'ont jamais lu Orgueil et Préjugés. L'humour n'est pas aussi présent que ce à quoi je m'attendais.

Je suis plutôt déçue que l'auteur n'est pas pris plus de liberté. L'idée des zombies était originale mais malheureusement pas assez exploitée.
J'ai tout de même passé un bon moment et retrouver avec plaisir ce cher Mr Darcy.

jeudi, mars 15, 2012

Lilith de Richelle Mead, Kristin Cast, Kelley Armstrong, Alyson Noël et Francesca Lia Block

4ème de couverture:
Je suis un nom, un souffle dans la nuit. Je suis la soif qui boit la vie à votre gorge. La promesse d'un amour plus fort que la mort. Vous me connaissez. Je suis Lilith
Ce recueil de nouvelles ne me tentait pas plus que ça jusqu'à ce que j'apprenne que celle de Richelle Mead était un spin-off de Vampire Academy. Et heureusement qu'il y avait cette nouvelle car les autres ne m'ont pas vraiment convaincue.

Un soleil interdit de Richelle Mead nous conte la rencontre des parents de Lissa, une des protagonistes principales de Vampire Academy. C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé l'univers de cette saga. Pour ceux qui ne l'ont pas lu, l'intrigue reste compréhensible mais ne peut-être appréciée dans son intégralité. La mythologie créée par Richelle Mead est effet brièvement expliquée. De plus, ceux qui n'ont pas lu la saga risque de ne pas trouver d’intérêt à cette histoire. Personnellement, j'ai beaucoup aimé découvrir de nouveaux personnages et apprendre quelques anecdotes, en particulier une sur Lissa.

Bring Me to Life de Alyson Noël partait d'une bonne idée de départ mais celle-ci n'est malheureusement pas assez développée. Beaucoup de questions restent en suspens à la fin de cette nouvelle. Certains détails sont confus. Il s'agit de l'histoire de Dani, une jeune fille qui se rend dans un manoir afin d'y apprendre les beaux arts mais des événements étranges lui font prendre conscience de la vérité sur ces lieux.

Les Autres de Kristin Cast a le mérite d'être originale. Cependant, on manque cruellement d'informations et de repères. On reste alors perplexe sans comprendre réellement ce qu'on lit. Il est questions de deux peuples différents: ceux d'En Haut et ceux d'En Bas. Parmi ceux d'En Bas vit une fille différente des autres et qui rêve d'aller en Haut. C'est elle bien sur, que nous suivons tout au long de notre lecture.

Traquée de Kelley Armstrong est un spin-off de la saga Pouvoirs Obscurs. Ceux qui ne l'ont pas lu apprécieront peut-être cette nouvelle, les autres y trouveront trop de similarités avec la série.
Il s'agit en effet encore une fois d'une jeune fille traquée par le groupe Edison et qui rencontre d'autres adolescents fuyant les scientifiques. Kelley Armstrong manquerait-elle d'inspiration?

Lilith de Francesca Lia Block ne m'a pas non plus convaincu. L'histoire manque d'originalité et d’intérêt. Cette fois, il s'agit d'un héros et non d'une héroïne. Celui-ci va faire la connaissance d'une certaine Lilith.

A part Soleil interdit, ces nouvelles ne m'ont pas convaincu et m'ont semblé sans intérêt. Heureusement, c'est un recueil jeunesse. Le style des auteurs est alors simple et ça se lit donc très facilement mais surtout rapidement !

dimanche, mars 11, 2012

L'Eléphant s'évapore de Haruki Murakami

4ème de couverture:
Une curieuse digression sur les kangourous. Un éléphant qui se volatilise. Haruki Murakami nous entraîne dans son imaginaire délicieusement drôle, poétique et bizarre, au fil d'un Japon nostalgique et moderne à la fois. La redécouverte de l'écrivain des débuts, et la quintessence de son art inégalé des situations d'apparence anodine qui basculent dans l'absurde.

Par une journée d'été étouffante, un avocat au chômage part à la recherche de son chat. Dans un jardin abandonné derrière sa maison, il fait la connaissance d'une étrange adolescente. Un couple pris d'une fringale nocturne décide d'attaquer une boulangerie pour réaliser un fantasme de jeunesse du mari : commettre un hold-up. Un homme devient obsédé par un fait divers intriguant : l'éléphant, dernier vestige du zoo de sa petite ville, a mystérieusement disparu...

Le temps de quelques histoires placées sous le signe de Raymond Chandler, une plongée éblouissante dans l'univers murakamien à l'humour délicatement loufoque.
Ces temps-ci j'avais envie de lire un Murakami, je suis finalement tombé sur ce recueil de nouvelles à la bibliothèque. Malgré que Saules aveugles, femme endormie m'avait un peu déçue je n'ai pas hésité à le prendre.

On peut distinguer dans ce recueil deux types de nouvelles: des histoires sans queue ni tête et des anecdotes de la vie quotidienne.

On se demande si ces dernières ont été vécues par l'auteur ou lui ont été contées par des proches ou tout simplement inventées. Étant très détaillées, j’avoue que la dernière hypothèse est pour moi la moins fiable. A travers ces nouvelles, on retrouve quelques personnages récurrents comme un certain Noboru Watanabe qu'il me semble avoir déjà croisé dans d'autres de ces livres. Ces anecdotes nous font réfléchir parfois sourire. Certaines semblent inachevées, on se dit: c'est tout? Qu'à voulu dire l'auteur par là? Et d'ailleurs est-ce qu'il a voulu dire quelque chose? Ce qui ressort alors de ces histoires est l'absurdité de la vie. Puisque finalement ce sont des faits de la vie quotidienne pourquoi vouloir leur donner un sens?
J'ai particulièrement aimé les nouvelles Family Affair mettant en scène la rencontre du narrateur et du fiancé de sa soeur, Un cargo pour la Chine où il énumère le nombre de Chinois qu'il a rencontré dans sa vie, La dernière pelouse de l'après-midi où il est question de son travail de tondeur de pelouse et Le silence où un de ses ami raconte une anecdote de son enfance qui a particulièrement troublé sa vie.

Je disais donc qu'il y avait de deux types de nouvelles. Outre ces récits de la vie ordinaire, Murakami met en scène des situations absurdes où rêve et réalité se mêlent et où le fantastique s'invite. Ces histoires nous laissent perplexes.
Sommeil m'a particulièrement plu, je me demande d'ailleurs s'il s'agit de la même nouvelle qui vient d'être publié chez 10/18. Elle met en scène une mère de famille qui ne trouve plus le sommeil mais plutôt que de s'en inquiéter, se réjouit de la situation. L'éléphant s'évapore, dont est tiré le titre du recueil, m'a également plu. Vous l'aurez compris, il s'agit du récit de la disparition d'un éléphant.

C'est toujours un vrai plaisir de lire la plume de Murakami. Elle nous transporte dans des univers encore jamais exploré. On découvre des histoires qui jamais nous auraient traversé l'esprit. Son style est léger et poétique. Ces digressions si caractéristique et son amour de la musique et de la littérature sont bien présents.
Certaines nouvelles valent vraiment la peine d'être lu, les autres restent tout de même agréable à lire et divertissantes !

jeudi, mars 01, 2012

La Septième Vague de Daniel Glattauer

4ème de couverture:
Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l'unissait en esprit avec Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas de chair, pas d'avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d'amour où l'on ne connaît pas le visage de l'autre ? Où l'on rêve de tous les possibles ? Où l'on brûle pour un(e) inconnu(e) ? Où les caresses sont interdites ? "Pourquoi veux-tu me rencontrer ?" demande Léo, inquiet. "Parce que je veux que tu en finisses avec l'idée que je veux en finir" répond Emmi, séductrice. Alors, dans ce roman virtuose qui joue avec les codes de l'amour courtois et les pièges de la communication moderne, la farandole continue, le charme agit. Léo et Emmi finiront de s'esquiver pour mieux... s'aimer !
/!\Présence de spoilers/!\

Je voulais attendre que la suite de Quand souffle le vent du Nord sorte en poche mais quand je l'ai vu à la bibliothèque, je n'ai pas hésité longtemps !

Nous retrouvons Leo et Emmi là où nous les avions laissé dans le précédent tome, c'est-à-dire sans nouvelle l'un de l'autre. Finalement Emmi essaye de reprendre contact et après quelques mails sans réponses, Léo est de retour.

C'est avec plaisir que nous retrouvons l'échange épistolaire entre nos deux héros. Leur plume est toujours aussi agréable parfois drôle parfois torturée. Jeux de mots et figures de style vont bon trains mais le raisonnement des deux amoureux est tellement tordu qu'il arrive souvent que nous soyons perdus. Ils tournent beaucoup en rond dans ce second tome de leur aventure sentimentale: ils se décident, hésitent, changent d'avis, renoncent et cela de nombreuses fois.
On se demande alors si ce deuxième tome était vraiment utile surtout lorsque l'on sait qu'il a été écrit suite à la demande des lecteurs. Et puis la fin initiale me semblait vraiment parfaite.

Je ne me souvenais plus des circonstances de leur rupture dans Quand souffle le vent du nord mais heureusement les informations arrivent au compte-goutte au moment où on en a besoin.
Encore une fois je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages: ils sont trop indécis, changent d'humeur au gré des mots et se comportent comme des adolescents.

Étant donné que seule leur correspondance nous est présenté, certains événements sont presque passés sous silence. J'aurai aimé en savoir plus, avoir des descriptions de leur réaction, de leur apparence physique et pourquoi pas des sentiments de leur conjoint respectif.

J'ai tout de même passé un très bon moment à lire tous ces e-mails. La septième vague se lit tout aussi rapidement que Quand souffle le vent du Nord. C'est une lecture légère idéal pour faire une pause entre des lectures plus conséquentes.

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