Années 1980: Mélodie, une jeune Cannoise, commence son journal intime. 1964 : Yann, un Français habitant New York, semble avoir laissé sa vie derrière lui. Vingt ans plus tard à San Francisco, Benoît voit son couple se déliter alors même que sa carrière de pianiste connaît une envolée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux résistants, Alceste et Agnès se découvrent amoureux grâce à leur correspondance.
Celle-ci sera ouverte, un demi-siècle plus tard, par une vieille dame aux pensées habitées par les hommes qu'elle a aimés. Cinq voix s'élèvent à travers le temps et l'espace pour tenter de saisir leur chance, de comprendre leur vie, de mettre des mots sur le sentiment amoureux. Destin, hasard ou fatalité, un seul être peut savoir ce qui les lie : le lecteur.
J'ai lu rapidement le résumé de ce livre avant de le commencer. Il ne m'a pas beaucoup renseigné, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.
Ce roman est divisé en cinq parties, chaque partie est le témoignage d'un ou plusieurs personnages différents. Ces témoignages nous sont rapportés grâce à des journaux intimes, des correspondances ou le personnage en question est tout simplement le narrateur de son histoire.
On commence par faire la connaissance de Mélodie, jeune Cannoise de 17ans, par le biais de son journal intime. Très cultivée, avide de connaissances, elle se sent différente, pas à sa place dans sa famille pour laquelle seules les apparences comptent. Je me suis très vite identifiée à Mélodie grâce à ses réflexions très pertinentes sur la vie. Grâce à son journal intime, nous sommes témoins d'un événement particulier de sa vie: Son premier festival de Cannes.
Nous rencontrons ensuite Yann par l'intermédiaire de son journal de bord. Après un événement dramatique survenue dans sa vie personnelle, c'est le récit de sa dérive et de la suture de ses blessures que nous lisons à travers ses pages. Je dois avouer que j'ai commencé à m'ennuyer à la lecture de ce deuxième chapitre. Le style m'a paru faussement poétique, les pensées du personnage principal très stéréotypées, trop larmoyantes, pathétiques.
Vient ensuite la correspondance entre Agnès et Alceste , deux résistants pendant la seconde guerre mondiale. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus, échangent des missives sous de faux noms et pourtant ils vont tomber amoureux. Et ces sentiments vont être amplifiés par l'urgence, l'horreur de la guerre. Ce troisième chapitre relève nettement le niveau du deuxième. Le style est plus travaillé, plus agréable à lire. On tremble en même temps que nos deux personnages.
Le quatrième récit nous montre la déchéance d'un couple à travers les yeux de Benoit. Il est en train de perdre Anna, il ne supporte plus la violence verbale quotidienne, il ne sait plus quand tout cela a commencé. Les retrouvailles avec un ancien ami du lycée, lui redonne espoir, lui donne du baume au cœur. Je crois que cette partie est ma préférée, elle m'a vraiment touchée, fait trembler, mise en colère, émue bien qu'elle soit assez prévisible
Enfin, dans le dernier chapitre, Anna s'adresse à son Moi vieillissant. Elle fait le point sur le temps qui passe, sur son passé. Et au crépuscule de sa vie, elle lève certains mystères sur ses origines. Ce chapitre de clôture est bien écrit, intéressant mais manque de crédibilité.
Au fil du roman, des liens se sont tissés entre chaque histoire, nous apparait alors les relations entre les différents protagonistes des chapitres. Chacun d'eux pourrait être lu séparément et être considéré comme une nouvelle.
Un arbre généalogique est présent au début de l'ouvrage: il permet de mieux se représenter les relations entre chaque personnage mais si on le considère dès le début de sa lecture, on perd la possibilité d'être surpris.
Je reprocherais à ce roman son manque de profondeur, le manque de travail psychologique concernant les personnages et son style trop lisse, trop simple qui cherche à copier une certaine poétique. Il reste néanmoins agréable à lire.