Nao Brown souffre de TOC, mais pas de ces manies consistant à se laver les mains sans arrêt ou à tout ranger qui font rire les gens. Non, Nao a de violentes obsessions morbides et ses pulsions se traduisent par des rituels mentaux invisibles.Le Nao de Brown m'intriguait beaucoup, déjà par sa couverture étrange et énigmatique mais aussi par son résumé. Étant étudiante en psychologie, une bande dessinée qui traite des troubles obsessionnels compulsifs ne pouvait que m'intéresser. J'ai eu la chance de pouvoir lire ce livre grâce à l'opération La BD fait son festival de Priceminister.
Elle travaille à temps partiel dans un magasin d’art toys tout en essayant de faire décoller sa carrière d’illustratrice. Elle est toujours à la recherche de cet amour insaisissable : l’amour parfait. Et quand elle rencontre l’homme de ses rêves, elle s’aperçoit… que les rêves peuvent être un peu étranges.Les exercices de méditation de Nao sont une tentative pour apaiser son esprit et ouvrir son cœur. Grâce à eux, elle se rend compte finalement que tout n’est pas noir ou blanc. En réalité, tout est plutôt… marron
J'ai d'abord eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. On arrive en cours de route dans la vie de Nao Brown, une jeune femme anglo-japonaise. On saisit quelques bribes de son existence mais le reste nous échappe. A première vue, Nao semble être "comme les autres". Son père a abandonné sa mère et elle, alors qu'elle était enfant mais au commencement de cette BD elle rentre d'un voyage au Japon où elle a été faire la connaissance de ce père absent. Elle vit en colocation avec son amie Tara et tient un magasin de jouet avec un camarade de fac, Steve. Un jour, rentre dans la boutique, un réparateur de machine à laver qui ressemble étrangement au "Rien", personnage d’animé japonais dont Nao est une grande fan. Elle fait alors tout pour le retrouver et le séduire.
Alors qu'elle mène une existence paisible, Nao est souvent submergé par des pulsions morbides. Surgissant à des moments inattendus des visions d'elle-même assassinant les gens qui l'entourent l'assaillent. Parfois, on se demande si se sont toujours des visions ou si elle ne résiste plus et à satisfaites ses pulsions. Bien que j'ai trouvé l'héroïne touchante, je n'ai pas ressentie ses émotions. L'angoisse dû à ses pulsions n'est pas assez exploitée. J'ai trouvé aussi étrange qu'elle tombe si vite sous le charme d'un inconnu qui est très différent d'elle (à première vue), plutôt bourru Grégory a de plus des problèmes avec l'alcool. Cependant le culot de Nao et les stratégies qu'elle met en œuvre pour le retrouver m'ont beaucoup fait sourire.
J'ai été complétement perdu par toutes les références à la culture Japonaise et Bouddhiste. Ces références font que cette BD est plutôt difficile d'accès, et je pense qu'il faudrait que je la relise une seconde fois pour bien tout comprendre.
L'histoire de Nao Brown est entrecoupée par un conte mettant en scène un jeune homme touché par une malédiction: mi-homme, mi-arbre Pictor doit trouver une femme afin de délivrer sa famille transformé en arbre. Ce n'est autre que le Rien (le personnage dont Nao est fan) qui est à l'origine de la malédiction. Ce conte est très étrange mais aussi très envoutant. Pourtant complétement absurde on a besoin de savoir ce que va devenir Pictor.
Au niveau des illustrations, l'histoire de Nao et celle de Pictor se différencient parfaitement. Les couleurs utilisés pour Pictor sont très sombres, essentiellement du noir, du vert et du marron. Le récit de Nao au contraire est très coloré avec notamment beaucoup de notes de rouge que l'on retrouve sur la tranche du livre. Par contre, lorsque Nao est envahit par l'une de ses pulsions l'ambiance se recouvre de gris et de ses nuances.
Les jouets dont Nao est fan sont dotés de couleurs très vives ainsi que les passages ayant trait à la spiritualité bouddhiste. Le dessin est très réaliste, on ne peut qu'admirer le talent de Dillon et s'extasier devant ses planches.
Pour résumé, le Nao de Brown est une BD très complexe, à l'image de son héroïne aux multiples facettes. Le dessin est splendie et vu l'épaisseur du livre, on en a pour son argent (ce n'est pas le genre de BD qui se lit en une heure).
Pour l'opération de Priceminister, je lui attribue la note de 13.5
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