samedi, avril 20, 2013

Faut-il manger les animaux? de Jonathan Safran Foer

4ème de couverture:
Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons? Convoquant souvenirs d'enfance et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer se lancer dans une vaste enquête.
Entre une expédition clandestine dans un abattoir et une recherche sur les dangers du lisier de porc, l'auteur explore tous les degrés de l'abomination contemporaine. Un livre choquant, drôle et inattendu qui a déjà suscité passions et polémiques.
Lorsque ce livre est sorti en grand format, j'ai tout de suite eu envie de le lire. Son titre est très accrocheur: tout le monde est concerné par cette question. Quand j'ai eu l'opportunité de le lire à l'occasion de sa sortie en poche je n'ai pas hésité une seule seconde malgré ma peur de m'ennuyer.

Et ce n'a pas été du tout le cas: dès les premières lignes j'ai été séduite par la plume de Jonathan Safran Foer car il est avant tout romancier. Il est très doué pour nous captiver et malgré le thème de cet ouvrage, il est agréable et plutôt rapide à lire. Parfois, lorsque l'auteur nous raconte son intrusion dans un élevage, on a l'impression de lire de la fiction. D'ailleurs, on préférerait que cela soit le cas tellement certains faits sont choquants. La construction du livre est très bien pensé: certaines pages nous permettent de visualiser les propos de l'auteur. Par exemple, sur une des pages un cadre est tracé représentant la moitié de l'espace dont dispose une volaille industrielle.

L'auteur commence par nous expliquer sa relation avec la nourriture qu'il tient de l'histoire de sa famille, de son histoire personnelle, de sa religion et de ses principes. Depuis les recherches qu'il a mené pour ce livre, Jonathan Safran Foer est devenu végétarien (vu ce qu'il a du voir ce n'est pas très étonnant), mais le propos de son livre n'est pas de nous convertir au végétarisme. Il ne fait pas du tout de proxénétisme. Il s'agit pour lui de montrer l'horreur et l'absurdité de l'élevage industrielle ainsi que ses conséquences sanitaires et écologiques. Il prône le retour à un élevage traditionnelle plus respectueux des animaux et de l'environnement ainsi que de notre santé. Ses arguments sont nombreux, qu'ils soient philosophiques, scientifiques, etc... et sont plus que convaincants.

De plus, ils donnent la parole à des éleveurs (traditionnelles) et à des défenseurs des droits des animaux tels que des membres de l'association PETA. Toutes ces données ne peuvent que nous faire réagir et nous faire prendre conscience de l'énormité du problème. Les informations contenues dans cet ouvrage concernent presque exclusivement l'élevage aux États-Unis et on ne peut que se demander ce qu'il en est en France et espérer que la situation n'est pas semblable...

Faut-il manger les animaux est un livre qui fait beaucoup réfléchir et nous fait prendre conscience de la responsabilité que l'on a envers les animaux. Parce qu'en achetant des produits industriels, nous donnons notre argent à des entreprises qui pensent à la rentabilité avant de penser à vendre des produits sains et nutritif à la population et bien avant le bien-être des animaux. De plus, la science nous en apprend de plus en plus sur l'intelligence animal. Peut-on encore aujourd'hui croire que les animaux ne souffrent pas?
Est-il normal que les animaux soient traités comme des objets? Qu'ils soient tellement sélectionnés génétiquement qu'ils ne peuvent plus se reproduire naturellement? Qu'ils soient confinés dans un espace équivalent à une feuille A4? Qu'ils soient tués alors qu'ils sont encore conscients? L'image de l'élevage industrielle qui me vient après lecture ce documentaire est celle d'un camp de concentration...

Tout le monde devrait lire ce livre. Il est très abordable et la plume de l'auteur est très appréciable. Faut-il manger les animaux est un vrai coup de cœur pour moi, qui me fera encore réfléchir bien longtemps....

samedi, avril 13, 2013

Le Nao de Brown de Glyn Dillon

4ème de couverture:
Nao Brown souffre de TOC, mais pas de ces manies consistant à se laver les mains sans arrêt ou à tout ranger qui font rire les gens. Non, Nao a de violentes obsessions morbides et ses pulsions se traduisent par des rituels mentaux invisibles.
Elle travaille à temps partiel dans un magasin d’art toys tout en essayant de faire décoller sa carrière d’illustratrice. Elle est toujours à la recherche de cet amour insaisissable : l’amour parfait. Et quand elle rencontre l’homme de ses rêves, elle s’aperçoit… que les rêves peuvent être un peu étranges.
Les exercices de méditation de Nao sont une tentative pour apaiser son esprit et ouvrir son cœur. Grâce à eux, elle se rend compte finalement que tout n’est pas noir ou blanc. En réalité, tout est plutôt… marron
Le Nao de Brown m'intriguait beaucoup, déjà par sa couverture étrange et énigmatique mais aussi par son résumé. Étant étudiante en psychologie, une bande dessinée qui traite des troubles obsessionnels compulsifs ne pouvait que m'intéresser. J'ai eu la chance de pouvoir lire ce livre grâce à l'opération La BD fait son festival de Priceminister.

J'ai d'abord eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. On arrive en cours de route dans la vie de Nao Brown, une jeune femme anglo-japonaise. On saisit quelques bribes de son existence mais le reste nous échappe. A première vue, Nao semble être "comme les autres". Son père a abandonné sa mère et elle, alors qu'elle était enfant mais au commencement de cette BD elle rentre d'un voyage au Japon où elle a été faire la connaissance de ce père absent. Elle vit en colocation avec son amie Tara et tient un magasin de jouet avec un camarade de fac, Steve. Un jour, rentre dans la boutique, un réparateur de machine à laver qui ressemble étrangement au "Rien", personnage d’animé japonais dont Nao est une grande fan. Elle fait alors tout pour le retrouver et le séduire.

Alors qu'elle mène une existence paisible, Nao est souvent submergé par des pulsions morbides. Surgissant à des moments inattendus des visions d'elle-même assassinant les gens qui l'entourent l'assaillent. Parfois, on se demande si se sont toujours des visions ou si elle ne résiste plus et à satisfaites ses pulsions. Bien que j'ai trouvé l'héroïne touchante, je n'ai pas ressentie ses émotions. L'angoisse dû à ses pulsions n'est pas assez exploitée. J'ai trouvé aussi étrange qu'elle tombe si vite sous le charme d'un inconnu qui est très différent d'elle (à première vue), plutôt bourru Grégory a de plus des problèmes avec l'alcool. Cependant le culot de Nao et les stratégies qu'elle met en œuvre pour le retrouver m'ont beaucoup fait sourire.
J'ai  été complétement perdu par toutes les références à la culture Japonaise et Bouddhiste. Ces références font que cette BD est plutôt difficile d'accès, et je pense qu'il faudrait que je la relise une seconde fois pour bien tout comprendre.

L'histoire de Nao Brown est entrecoupée par un conte mettant en scène un jeune homme touché par une malédiction: mi-homme, mi-arbre Pictor doit trouver une femme afin de délivrer sa famille transformé en arbre. Ce n'est autre que le Rien (le personnage dont Nao est fan) qui est à l'origine de la malédiction. Ce conte est très étrange mais aussi très envoutant. Pourtant complétement absurde on a besoin de savoir ce que va devenir Pictor.

Au niveau des illustrations, l'histoire de Nao et celle de Pictor se différencient parfaitement. Les couleurs utilisés pour Pictor sont très sombres, essentiellement du noir, du vert et du marron. Le récit de Nao au contraire est très coloré avec notamment beaucoup de notes de rouge que l'on retrouve sur la tranche du livre. Par contre, lorsque Nao est envahit par l'une de ses pulsions l'ambiance se recouvre de gris et de ses nuances.
Les jouets dont Nao est fan sont dotés de couleurs très vives ainsi que les passages ayant trait à la spiritualité bouddhiste. Le dessin est très réaliste, on ne peut qu'admirer le talent de Dillon et s'extasier devant ses planches.

Pour résumé, le Nao de Brown est une BD très complexe, à l'image de son héroïne aux multiples facettes. Le dessin est splendie et vu l'épaisseur du livre, on en a pour son argent (ce n'est pas le genre de BD qui se lit en une heure).
Pour l'opération de Priceminister, je lui attribue la note de 13.5

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